(m/libre) AU CHOIX.

Delila, elle l'obsède. Depuis plus de quatre ans. Il a voulu la faire sienne, au premier regard. Seulement, il y avait un obstacle ; Armando. Cet obstacle, il n'a pas hésité à l'anéantir, sans aucun remords. Et un an plus tard, le voilà s'approchant de Delila, se glissant vers elle aussi sournoisement qu'un serpent vers sa proie. Et elle tombe tête la première dans le piège, sans même le réaliser. Au début, il s'est contenté de l'observer. D'admirer, en quelque sorte, son œuvre. C'est à cause de lui si son regard est éteint. Si elle ne vit plus. Si elle est devenue si froide. Quelque part, vicieusement, ça le satisfait de la voir détruite par quelque chose qu'il a fait, un peu comme si ça le rendait plus proche d'elle grâce à ça. Une chose est sûre ; désormais, plus aucun obstacle ne l'empêchera de prendre possession de Delila. Rien, si ce n'est Delila elle-même, qui refuse de plonger dans une nouvelle relation qui irait plus loin que quelques nuits, même avec lui, qui ne la laisse pas indifférente. Elle est loin de se douter que c'est ce que veut Vincente. Elle se doute encore moins que c'est lui qui est à l'origine de la mort d'Armando, elle qui cherche pourtant sans relâche l'assassin dans le but de satisfaire sa soif de vengeance. Elle lui fait même confiance, à Vincente. Elle s'appuie sur lui. Elle se confie même à lui parfois, lorsque tout va mal et que l'alcool lui délie la langue. Alors, Vincente attend. Il attend le bon moment pour la faire chavirer et pour parvenir à capturer son cœur. Et les voilà tous les deux bloqués dans cette situation ; elle, qui se rapproche chaque jour davantage de son bourreau. Lui, qui jubile à l'idée de bientôt atteindre son but.