EZIO Ø we're your boss' bosses, we're the immortals.

1. Quand tu avais treize ou quatorze ans, tu as fumé une cigarette, pour faire plaisir à ton oncle Luca. Contrairement à lui, tu as détesté ça, et n’a plus jamais réitéré l’expérience. Mieux encore, tu n’as jamais pris d’aucune drogue, contrairement à certains de tes frères. Tu supportes déjà assez mal un paracétamol, tu ne veux même pas imaginer ce qu’un truc plus dur te ferait comme effet. L’alcool, par contre, c’est une autre paire de manches. Pas que tu sois alcoolique, pas vraiment, mais il te faut ton verre de whisky avant d’aller te coucher, au moins. Ça t’aide à faire passer la pression que tu as sur les épaules, au moins en partie.
2. Comme on le comprend très vite quand on te rencontre, tu ne peux pas te passer de ta famille un seul jour. C’est peut-être parce que tu as vécu dans la maison familiale jusqu’à la fin de tes études, quand on y réfléchit. En tout cas, tu es particulièrement proche de tes frères, que tu appelles au moins une fois par jour quand vous ne vous voyiez pas, ce que tu insistes pour faire au moins une fois par semaine.
3. Depuis que tu as quinze ans, tu boxes tous les mardis et les vendredis, pour te détendre. Ton tempérament étant assez colérique, tu as besoin de quelque chose pour faire passer la vapeur si tu ne veux pas cogner un de tes proches, ou un de tes associés. Depuis que tu as commencé, le nombre de verres, d’assiettes, et de miroirs brisés de rage a considérablement baissé. Ton problème n’est pas complètement réglé pour autant.
4. Si on voit les choses de manières réalistes, si tu ne reprenais pas l’entreprise familiale, tu serais probablement homme de ménage. En fait, c’est plus un tic qu’une passion, si on est honnête. Il faut que toutes tes affaires –et celles des autres- soient rangées au millimètre près. Tu as une fois lu que c’était un tic qui pouvait être héréditaire, mais tu ne vois pas vraiment de qui il pourrait te venir, vu que tout le monde dans ta famille est un vrai bordélique selon toi.
5. Une des anciennes petites-amies t’a déjà dit que ton animal totem était le grizzli. Parce que selon elle, le grizzli – qui peut être un véritable ours en peluche, peut aussi être le plus féroce des animaux, et vous arracher la tête si jamais vous marchez trop sur ses plates-bandes, ou vous attaquez à sa famille. D’après elle, ça te ressemblait de très près, mais toi, tu n’es pas vraiment sûr de croire à ces histoires d’animal totem.
6. Lorsque tu as appris à écrire, tu as appris par la même occasion que tu étais gaucher. Alors élève dans une école privée catholique, tous tes professeurs t’ont, les uns après les autres, forcés à utiliser plutôt ta main droite. D’après eux, la main gauche représentait le diable, ce à quoi tes parents n’ont jamais rien eu à redire, même si tu n’es pas complètement sûr qu’ils adhèrent à cette façon de penser. N’empêche que maintenant, tu es en quelques sortes ambidextre, mais te forces toujours à écrire de la main droite, par habitude.
7. Depuis tout petit déjà, tu as toujours été particulièrement jaloux de tes frères. A chaque fois que tu assistais à une nouvelle naissance, tu étais constamment rappelé qu’ils n’auraient jamais le même pouvoir sur la famille, sur le clan, que celui que tu aurais toi, en reprenant la place de ton père, la place de l’héritier. En grandissant, tu as toujours envié la quiétude qu’ils semblaient avoir quant à leurs futurs, qui t’ont toujours semblés moins dessinés, plus libres que le tien.
8. Tu penses que la technologie, la technologie mobile, pour être exact, ne t’aimes pas. Tu dois effectivement changer de portable environ deux fois par mois –quand tu as de la chance. Soit tu le fais un peu tomber, soit tu le noies par inadvertance, mais ce qui est plus récurrent, c’est que tu le lances contre un mur –par excès de rage, ou par erreur d’ailleurs. Tu restes convaincus que ce n’est pas vraiment de ta faute, mais que la technologie te déteste, et ce même après 46 téléphones à date.
9. Quand tu avais neuf ans, les médecins familiaux ont décidés d’un commun accord que tu possédais une mémoire photographique. D’après toi, ils se trompent complètement. Tu ne te souviens pas des moindres détails de ta vie – comme tu devrais pouvoir le faire avec une mémoire photographique – mais seulement d’une majorité d’entre eux. Tu peux citer un livre de mémoire, au mot près, te souvenir des dialogues d’un film que tu as vu quand tu avais six ans, et ne jamais oublier un seul nom ou visage. Non, en vrai, tu penses juste que tu te concentres sur les petits détails plus que la plupart des gens.
10. Tu parles couramment l’italien, le français et l’anglais. Ce sont des langues que tu as apprises à l’école, et perfectionnées avec un peu de dévouement personnel. Tu sais aussi dire quelques phrases en russe et en ukrainien, mais ça, tu l’as appris sur le tard, lors de certaines affaires familiales. Mise à part ces deux dernières, tu n’as pas trop eu l’occasion de pratiquer ces connaissances, puisque tu n’as jamais quitté ton pays natal.

FAMILY WAYS C’est ton anniversaire. Tu viens d’avoir dix-huit ans, et de rentrer à l’université par la même occasion. Ta journée n’a pas été très dure, les cours assez peu complexes, mais tu es quand même bien content de rentrer chez toi, chez tes parents, pour fêter ta journée comme il se doit. Quand tu es parti ce matin, tes frères dormaient encore, ton père n’était pas encore rentré d’une réunion, seule ta mère était déjà debout. Elle avait travaillé d’arrache-pied pour te préparer des cornetto maison, ainsi qu’un espresso. N’ayant pas d’amis à la fac –ce qui est dû à un manque de sociabilité certain – personne ne t’as souhaité ton anniversaire de la journée à part elle, ce qui t’as paru étrangement calmant. Il n’y avait pas plus de têtes tournées vers toi qu’il n’y en avait d’habitude, et ce seulement à cause de ton nom. Tu as pu passer cette journée comme tu passais toutes les autres, seul, à réfléchir, à travailler, et à supporter le murmure incessant qui avait lieu dans chaque pièce où tu entrais. Quand tu es rentré chez toi, l’ambiance fût toute autre. Tes frères ont crié en te prenant dans leurs bras, ta mère a pleuré et ton père… ton père t’as serré la main, de son flegme habituel. Les cadeaux ont fleurit à foison, la bonne humeur aussi, et finalement, le patriarche a pris la parole, à la fin du repas. « Tu es en âge maintenant. En âge de faire partie de la famille, comme il se doit – ne rigolez pas, vous, vous y passerez bientôt. Oui, même toi Orfeo, fais pas ton malin avec moi ! » Il t’a fait te lever, sans même te laisser le temps de souffler tes bougies, t’as pris par le bras, et t’as poussé dans une voiture qui attendait devant la porte d’entrée, sans te ménager. A l’intérieur, les amis, les collègues – tu n’as jamais vraiment su qui était qui- de ton père, ceux qui l’accompagnent partout où il va, et participe aux prises de décisions. Bien sûr, ton père a toujours le dernier mot, en sa bonne qualité de Il Don. Mais il te semble que pour lui, il est important que chacun ait son mot à dire, que chacun puisse le conseiller. Connaissant ton père, tu as fermé ta bouche, n’as pas pipé mot. Tu savais, après dix-huit de vie dans cette famille, que la moindre interrogation sur ses actions t’aurais valu un regard réprobateur, surtout avec la présence des autres gonzes dans la voiture. Après un trajet qui t’as semblé infiniment long, vous êtes finalement sortis, et tu t’es retrouvé face à un entrepôt. La nuit était noire, l’air était frais, et tu ne savais pas du tout où tu te trouvais – merci les vitres teintées. « Que - » tu commences, incertain. Ton père te coupe, le regard sévère. « Maintenant que tu es majeur, il est de ton devoir de servir les Masaccio. Comme tu le sais, un jour, tu prendras ma place, et ce jour arrivera plus tôt que tu ne le penses. Avant ça, j’ai besoin d’être sûr que tu seras prêt à tout pour servir l’honneur de la famille. » Toujours incertain, tu fronces les sourcils. Le conseiller de ton père te pousse d’une main sûre pour que tu avances, et pour que tu te la fermes aussi, probablement. Alors tu te tais, tu ne sais rien, mais tu avances. Tous les cinq –toi, ton père, le conseiller de ton père, ainsi que ses deux acolytes les plus proches- vous passez la porte de l’entrepôt. La pièce est grande, sombre, avec comme seule lumière une ampoule, pendant au-dessus d’une chaise. Sur la chaise, un homme, les yeux bandés, les mains nouées à l’arrière de la chaise. Face à lui, quatre chaises, vides. Tu t’arrêtes. Ton père et ses deux acolytes s’asseyent, et le conseiller se met face à toi. « Ezio, voici Giovanni. Giovanni, comme tu peux voir, est dans une situation délicate. Ils nous a un peu déçus, ton père et moi, et à mit toute la famille en danger. » Ton regard passe de l’un à l’autre. Tu ne comprends pas. Qu’est-ce que tu fais là ? « Ton travail aujourd’hui, maintenant que tu es en âge, c’est de prendre ta place dans la famille. Fais un exemple de Giovanni. Montre-lui, et à tous ceux qui pensent à suivre son exemple, ce qui se passe quand on cherche des noises aux Masaccio. Quand on pense qu’on peut les vendre aux flics en toute impunité. » Tu ouvres la bouche pour parler, mais aucun son n’en sort. Tu es perdu. Mais en même temps, c’est bien le genre de ton père de t’offrir une espèce d’initiation pour tes dix-huit ans. Tu le regardes, cherchant un indice sur ce que tu dois faire dans ses yeux. « Fais-lui sa fête, fils. » Tu acquiesce, et déglutit difficilement. Doucement, tu t’avances vers l’homme – Giovanni, c’était ?, tandis que le conseiller part s’asseoir à côté de ton père. Hésitant, tu relèves tes manches, et te poses face au martyr avant de lui enlever son bandeau. Tu ne l’avais pas remarqué avant, mais l’homme est déjà bien abîmé. Tu réalises alors que tu n’es pas là pour le torturer ou le faire parler, non, tu es là pour finir le travail. « Pitié, pitié… » commence le pauvre homme en pleurant. Il n’a même pas le temps de finir sa phrase que ton poing s’abat déjà sur sa mâchoire. Des dents volent, et tu t’étonnes de ta force. Les coups pleuvent, et rapidement, tu en oublies même ton public. Finalement, c’est un des acolytes de ton père qui te retint le bras. « C’est bon, bambino, tu lui as refait le portrait. Pas la peine de taper plus sur un homme mort. » De surprise, tu baisses le bras et regarde l’homme qui te servait jusque-là de punching-bag. Mort, en effet. « Oh. », c’est tout ce que tu peux dire sur le moment. Les bras ballants, tu te tournes vers ton père, cherchant chez lui des signes d’appréciation. Il était en pleine conversation avec son conseiller. Soudain, il s’arrête, tourne la tête vers toi, acquiesce, et retourne à sa conversation. Ta bouche s’étire en un mince sourire. Ce petit signe est pour toi une grande première, ton père n’étant pas vraiment du genre à te taper dans le dos en te disant qu’il est fier de toi. Un faible signe de tête, c’est tout ce dont tu as besoin. C’est ce soir-là que tu es vraiment entré dans la famille, tu penses. Tu ne sais pas si tes frères ont eu la même initiation que toi, ou s’ils ont même eu une initiation tout court. Ca t’étonnerait. C’est ton rôle d’aîné, d’héritier, qui t’as forcé à te faire ces actions. Alors oui, tu as tué un homme pour te faire une place dans ta propre famille. Oui, bien sûr, c’est quelque chose d’assez mal vu dans la société. Mais si tu regrettes ? Non, absolument pas. Tu as même apprécié l’expérience. Pas vraiment la sensation des os qui se cassent sous tes phalanges, ou le sang qui coule sur tes mains, non, mais savoir que faisant ces gestes, tu rends ton père heureux, fier. Tu répèterais l’expérience sans hésiter. Donc oui,  tu as eu du sang sur les mains, okay, mais bon, tu les as lavées depuis, question d’hygiène, tu ne vois pas vraiment où est le mal.

YOUNG AND JOLY DAYS Tu es entré à l’université quand tu avais dix-huit ans, à cause de ton année d’avance, de ton cerveau plus bizarre qu’un cerveau normal. Du coup, même si tu étais considéré comme plus « intelligent » que tes camarades, tu étais plus jeune, plus malléable, plus naïf. Et tu es tombé amoureux. Bien sûr. Toi, et ton cœur en guimauve, vous vous êtes pris d’amour fou pour une jeune brune, belle et souriante, une jolie Fiore. Dès que tu l’as vue, elle a été comme le soleil pour toi, et tu as su que tu ne pourrais pas vivre sans elle. C’était exagéré, bien sûr, comme peut l’être un cœur de dix-huit ans, mais toi, tu n’en savais rien. C’était réel, c’était puissant. Ça n’a pas été très compliqué pour toi de la conquérir. Tu n’as jamais vraiment eu de mal avec les femmes. C’était peut-être ta confiance en toi, ton sourire, ou plus simplement ton nom. En tout cas, elle a accepté d’aller boire un café avec toi. Deux ans plus tard, vous étiez toujours ensemble, et tu étais prêt à la demander en mariage. Tu avais la bague, la réservation au restaurant le plus romantique de Florence, tu avais tout. Sauf son attention. Quelques heures seulement avant ta demande, tu l’as surprise, dans le lit de celui qui était alors ton meilleur ami. Ton tempérament à prit le dessus, comme toujours. Il a perdu deux dents, s’est cassé trois côtes et le nez ce jour-là. Tu ne l’as plus vu depuis. Elle non plus d’ailleurs. Tu ne doutes pas qu’ils pensent tous les deux que tu as mis un prix sur leurs têtes, ce que tu pourrais très bien faire si jamais ils remettaient un jour un pied à Florence. Mais après, tu préfèrerais vraiment les tuer de tes propres mains. //  « C’est lui, le Masaccio ? » « Ouais, le grand. » « Celui qui a une gueule d’ange, tu veux dire. » « Oui, bon, chacun son opinion hein. » « Et pourquoi c’est si important qu’il soit un Masaccio ? Qu’est-ce qu’il a de particulier ? » « Tu te fous de moi ? » « … » « Bah, pas vraiment non, mais - » « Non mais tu débarques ou quoi ? » « Les Masaccio c’est une des familles les plus importantes de Florence, meuf. On rigole pas avec eux. Enfin, si, tu peux, mais faut avoir des couilles en béton pour ça… » « C’est-à-dire ? » « Son père est à la tête d’un royaume. Quelque part, c’est un peu un prince. Un prince de la drogue. » « Non, t’es con, c’est les Allori ça, mélange pas tout, tu vas avoir des problèmes. » « Ah oui, merde. Eux, c’est - » « Les armes, non ? » « Ouais, c’est ça. » « Son père est trafiquant d’armes ? » « Non – ‘fin, oui, en quelques sortes. Son père, c’est le big boss de l’affaire. C’est un peu la plaque tournante d’Europe au niveau des armes, le clan Masaccio. » « C’était comme ça à l’époque de mes grands-parents déjà ! C’est une affaire de père en fils, si j’me trompe pas. Du coup, quand Il Don va clamser, c’est lui qui va reprendre les rênes. » « … Eh bah, quelle histoire. Et il va à la fac, normal ? » « Bah, pourquoi pas ? » « Mon cousin était dans son lycée, et apparemment, c’est une tête ce mec. Il a sauté des classes et tout. » « Ouais, bah c’est pas la seule chose qu’il peut sauter, si il veut. » « … » « T’es grave. » // Tu as fini tes études après plus de six ans d’études.  Une licence, un master, un doctorat. En droit, bien entendu, droit criminel pour être précis. Tu as terminé premier de ta promo, sans grande surprise. Sans t’être vraiment fait des amis, sans grande surprise là non plus. Mais tu t’es fait des contacts, beaucoup de contacts qui pourront t’être utiles lorsque tu auras des problèmes. Ou que ton père aura des problèmes. Ou quelqu’un d’autre de la famille. Et des problèmes, il en arrive tous les jours, ça, tu le sais pertinemment. Tu aurais aimé prendre quelques vacances après ta graduation. Voyager un peu, voir un bout d’Europe, ou d’Amérique. Mais ça, tu sais aussi que ça va être compliqué. Que ton père requiert tes services, ta présence, au plus vite. Au moins, tu sais que ton diplôme va te servir. A défaut de vacances, c’est un bon prix de consolation… Ou pas.

EN BREF Ton enfance a été des plus calmes, du moins des souvenirs que tu en as. Régulièrement, un nouveau petit frère est né, jusqu’à ce que finalement, tes parents décident qu’ils avaient assez d’enfants – ou peut-être qu’ils n’ont rien décidés, tu n’en sais rien. Le fait est que ton dernier frère est né quand tu avais avait neuf ans. Après ça, votre famille était complète. Malgré le caractère assez renfermé de ton père, et le fait que tes parents n’étaient pas des plus présents, quand tu repenses à ton enfance, tu penses à des éclats de rire. A des oranges, des champs, à tes frères. A des livres aussi, beaucoup. Ta nourrice t’a appris à lire quand tu avais trois ans, si tu en crois les souvenirs de ta mère. Depuis, tu as toujours lu seul, sans aide, et sans vraiment t’arrêter. Sur les photos de toi petit, tu apparais toujours avec un livre différent dans les mains. Tu ne sais pas si c’est quelque chose qui t’a été forcé, ou si c’est quelque chose que tu as choisi de faire, mais la lecture s’est avéré être ton activité principale dès lors. Lorsque tu es entré à l’école, les professeurs se sont rapidement rendus compte que tu n’étais pas comme les autres gamins –pas seulement à cause de ton nom, qui te démarquait déjà bien du reste de la population de Florence, mais à cause de ton cerveau, qui leur semblait plus performant, étrange. Sans savoir vraiment l’expliquer, tu as toujours tout retenu, du moins presque tout. C’est pour cette raison que tu n’as jamais lu le même livre deux fois dans ta vie, ou que tu n’arrives pas à oublier un anniversaire, ou la solution à un problème de maths. Il t’arrive d’oublier des choses, oui, mais c’est une situation exceptionnelle. Une mémoire eidétique selon les médecins, même si tu n’y crois pas toi-même. Tu as lu beaucoup trop de livres infirmant l’existence même d’une forme de mémoire absolue pour t’en croire garant. Mais les docteurs ont parlés aux parents, les parents ont parlés aux professeurs, et finalement, tu as sauté une classe. Tu n’as jamais su ce que tu voulais faire une fois adulte, mais tu as toujours su ce que tu devrais faire : prendre la place de ton père. Le remplacer, dans l’ordre naturel des choses, te comporter en digne héritier de l’entreprise familiale. Tu n’as jamais vraiment su ce que tu devrais faire exactement – tu ne le sais toujours pas aujourd’hui, à trente-trois ans. Il te semble que tu as toujours su que ton père trempait dans des choses assez peu légales, voire carrément illégales. Tes parents ne t’ont jamais rien caché là-dessus. A l’âge de dix ans déjà, tu assistais à quelques réunions de ton père –pas les plus importantes, bien sûr. Tu as toujours accepté ton rôle dans la famille, ton rôle d’hériter, ton futur rôle de Don. C’est quelque chose qui t’as toujours été inculqué –la famille passe avant tout. De ce fait, tu n’as jamais discuté une décision de ton père, ce bon patriarche. Ni quand il te disait de ranger ta chambre, ni même lorsqu’il t’a annoncé que tu serais avocat. Tu as toujours acquiescé, en bon petit soldat. Bien sûr, tu te rends compte de la manipulation dont tu es la victime, mais ça ne t’as jamais vraiment dérangé. Tu n’as jamais eu d’autre ambition que de servir la famille, après tout. Alors tu as fait du droit, pendant longtemps. Tu as eu ton diplôme, avec brio. Puis tu t’es remis au service de ton père. Et tu le seras toujours. Ou au moins, jusqu'à ce qu'il meure.

L'ainé Masaccio, le gamin qui doit prendre la tête de la famille  . J'aime ce personnage qui reste assez "droit" malgré le fait qu'il traine ses pattes dans de sombres trafics. Il ne verse pas dans la drogue comme beaucoup, reste une sorte de pilier, à l'image de son père je suppose  . En faire l'avocat du diable, c'est une idée intéressante, là pour défendre les intérêts, sauver la peau de chacun. La scène du début, avec le gamin emmené devant un homme qu'il doit "punir", elle est parfaite, bien menée (le reste l'est aussi, mais cette scène m'a marqué  )

Désolé pour cette validation tardive   .

Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de Florence, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pour ce faire, tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres florentins. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.