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 dolce agonia (amadeo)

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Carmilla Peruzzi

DATE D'INSCRIPTION : 21/08/2015
MESSAGES : 90


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MessageSujet: dolce agonia (amadeo)   dolce agonia (amadeo) EmptyLun 24 Aoû - 13:56

Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette ? Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau...
Branle universel de la danse macabre.


Nocturne enchanteur, platine sillonnant les artères muettes d’une ville dépeuplée à l’heure fantasque où les talons mordent le bitume. Trop tard pour rentrer du boulot, trop tôt pour en partir, senteurs grivoises perdues dans le vestige de ses pas. Il en est de ceux qui rejoignent quelques bras le soir tombé, parfois autres que l’étreinte conjugale. La matrone Peruzzi est de ces gens, ces infidèles perdus dans quelques appétits impies. Pas un simple caprice, mais la pulsion biotique de chatoyer l’enfer où elle a planté sa tente. Fallait-il qu’elle soit l’une de ces jolies naïves aveuglées par les charmantes syllabes du premier flatteur ? Agnelle pactisant avec le diable, étranglée dans l’étau ferme de ses doigts. Bougre au joli sourire, elle pauvre sotte. Triste histoire pour la belle au passé déjà bien étoffé.  

Pourtant, force est d’admettre que la géhenne est devenue familière, presque une routine pour la noble bâtarde. Sa propre maison est un Tartare ressuscité. Logis de Chronos, époux terrible, diable réincarné. Et elle, liée au monstre par le sacrement de l’église, au vœu de l’aimer pour le meilleur et pour le pire. Le pire surtout. Quand elle y pense, sa vie n’est qu’un vaste fléau, succession d’échecs où s’entremêlent quelques rares victoires. Son fils est seul réconfort entre les murs de l’empire familial, le seul tendre et rempli d’amour. Sans violence pour sa carcasse déjà bien meurtrie, à l’inverse de son père volcanique. Homme qu’elle fuit parfois, à courir les rues sous la voûte céleste pour en rejoindre un autre. Un galant, un jumeau oublié. Nécessité d’être aimée, de pallier la honte et la misère qu’elle ressent, et embaumer les blessures de son cœur ravagé par un claquement de poing.

Une fois le méfait accompli, belle tourterelle qui s’éclipse du logis et s’éloigne du lieu de parjure. Amant abandonné d’un baiser, elle qui fait mine de revenir d’une soirée passée avec quelques amies. Ce n’est pas surprenant au vue de certaines, oiseaux de nuit préférant croquer la vie au creux du soir, dans l’ombre des nobles endormis. Elle aussi…

Le domaine peruzzi, vaste demeure où se perdent quelques gardes le long des pierres antiques. Quelques uns pour saluer la matrone du logis. Des braves. Ou pas. Carmilla entre d’un pas silencieux dans le vestibule, talons abandonnés à l’entrée, tout comme la veste écarlate. Jolie robe noire qu’elle porte quelques soirs, boucles d’oreilles assorties et autres bijoux parant ses avants bras. Des cadeaux d’un mari fortuné, au besoin de se faire pardonner. A pas de velours, l’artiste rejoint le salon en passant par la cuisine pour se parer d’un verre de bourbon. Petit stimulant avant de vaquer dans les pièces à chercher que faire, fardeau d’être insomniaque, parfois un avantage. Chat qui galvaude jusqu’au centre du foyer, sursaute à tomber sur le mari, carcasse flanquée dans un coin de la salle. « Toujours debout ? » Question banale, qui se veut détendue. Mais l’angoisse s’installe sous ses seins, car son compagnon n’a pour habitude de veiller tard au coin du feu...


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MessageSujet: Re: dolce agonia (amadeo)   dolce agonia (amadeo) EmptyMer 26 Aoû - 9:48

Je vis entouré de mes passions défuntes.
La Nausée - Sartre


Le cœur se fracasse au sol comme un vase fendu, mille éclats d’une haine inexorable. Une altération soudaine, une pulsion intérieure, aux armes, aux larmes ! Le verre de vin qu’il lâche, les muscles se crispent dans le vide. Le liquide carmin se répand, tapis persan à plusieurs milliers d’euros fichu, les serviteurs accourent. Le cliché qu’il fixe d’un œil mauvais. Une pointe aguicheuse et rancunière fouille ses entrailles paranoïaques. Elle. Le blé des cheveux. Le regard acéré. L’aimée. La pute. La sale pétasse de femme au bras d’un autre. Un amant, une coucherie, ne peut-elle pas se contenter de lui ? Lui en feu, lui le mari, le légitime, le désir trop plein, trop rouge, d’une virulence qui se consume. Non, il faut qu’elle aille voir ailleurs, qu’elle lui fasse outrage. Il renverse une table de dépit amoureux. Il l’aime avec une force implacable notre Amadeo. La lionne semble prendre du plaisir avec un régulier, miséricorde. Dans un hôtel, lieu honni, la chambre luxueuse, le lit XXL pour les ébats qu’il imagine, ils le font plusieurs fois, contre la vitre pour montrer la poitrine suant d’une libido féroce aux passants. C’est à contrecœur que notre homme a embauché des professionnels pour la suivre. Le mari trompé se doute du caractère volage de la donzelle. Qu’elle ait des aventures, soit, mais un amant, un corps qu’elle pétrit avec un semblant d’amour, ça non, inacceptable. La tragique douleur l’étreint, elle revient comme un point de côté. Le seigneur Peruzzi a tiré une balle dans le pied de son informateur. Ce dernier a extériorisé un cri de Munch.

La photographie est nette, sans bavure. Il ressent le déchirement jusque dans ses organes, comme s’ils s’entrechoquaient à l’intérieur, un remue-ménage pas possible. Il enfonce son ouvre lettre dans le bras du fauteuil. Il charcute le cuir. Des plumes volent dans la pièce, un massacre, un « meublicide ». Vas-y que je t’arrache…Il s’excite sur le pauvre fauteuil condamné depuis qu’il en a fait l’acquisition. Un fauteuil du XVIIIème, qui appartenait à quelque noble français. Par procuration, par catharsis, il tue, assassine l’objet de son amour. C’est sa tête de poupée qu’il fantasme.

Amadeo éprouve un tremblement épileptique dans les doigts. L’attendre, tu dois la recevoir comme il se doit, comme une reine et la furie dans les veines. Il échafaude des plans foireux. Les crises s’accentuent en période de stress. Les yeux rougis d’un courroux insatiable, il contemple le feu crépitant dans l’âtre, la fumée participe à sa déraison. Les talons malmènent les gravillons à l’entrée du domaine. Elle les retire, furtive croit-elle. Mais il sait, lui, le loup a senti sa proie arriver. La surprise, le regard presque fuyant, l’intonation faussement banale pour cacher les infections, les cancers qui ravagent leur mariage.

« Ô rage, ô désespoir, ô jalousie ennemie, n’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »

Il laisse entendre qu’il n’est pas dupe. Le verbiage du mari fulminant de rage. L’agnelle à qui il voudrait tordre le cou trop blanc. L’innocence à entacher, la pureté à souiller de fiel. « Un seul ne te suffit guère. J’avais une meilleure opinion de toi quoique…J’imagine que tu es très au fait des crimes passionnels. » Monologue, sursis pour la Belle. Le cliquetis de l’arme dans son poing vengeur. Tick tock. Il enlève la sécurité du pouce, pointe le canon sur le front de l’inconstante. « Tu es optimiste, je ne te tuerai pas. » Les muscles sont rompus à l’exercice du pouvoir, il chope la gorge d’un mouvement vif, fatal. « Ne me fais plus honte, garce. » Le torrent se déverse, la cataracte éclate. Il maintient la femme qu’il accole au mur le plus proche, chérie comme je t’aime. Les corps se pressent. Un regard extérieur pourrait croire à un ballet langoureux, il n’en est rien cependant. « Réponds de tes actes. Qui est-il ? …Je…Je ne comprends pas Carmilla. » Il donne des coups dans la paroi, frôlant de peu le visage. Il transpire l’amour fou. Il force un baiser, un viol bouche à bouche, une perdition du monstre.


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Carmilla Peruzzi

DATE D'INSCRIPTION : 21/08/2015
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MessageSujet: Re: dolce agonia (amadeo)   dolce agonia (amadeo) EmptyMar 8 Sep - 10:21

Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette ? Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau...
Branle universel de la danse macabre.


Voûte céleste sous laquelle ambule la noble platine, chaude carcasse qui erre dans la tiédeur nocturne, engourdie par de récents plaisirs.  Au creux des bras de son amant, la chaleur espérée pendant quelques jours loin de lui, à souhaiter quelques tendresses absolues. Les escarpins dilapident la langue de pierre qui s’étale entre les mansardes, claquent les talons depuis l’endroit de ses fautes jusqu’à la tanière du féroce. Une demi-heure à peine, le temps pour la griserie de s’éclipser au profit de quelques frissons inquiets. L’angoisse de découvrir la bête réveillée dans une pièce de la maison, pour une raison qu’elle préfère ignorer. Allons ! Caboche qui essaie de se rassurer au mari qui rôde rarement à son retour. Pourtant, le voici présent, flanqué d’une expression qui ne se veut nullement rassurant. Danger qui gronde, instinct qui branche l’alarme et lui somme de courir. Mais jolie figée au pas du salon, mirettes accrochées dans celles de son époux. Rage au creux du regard, peut-elle voir cette lucidité qu’elle a toujours redoutée au premier soir de son infidélité, de son péché durable.

Le furieux joue avec son arme, fait un semblant de menace, canon brandit vers elle. La poitrine sursaute, panique sous la cage minérale.  Une simple pression, il serait aisé de la tuer. Vie fragile, une simple balle bien placée et c’est le souffle qui s’en va. Idée pourtant vite abandonnée au mâle qui se hisse loin du siège et avance d’un pas farouche pour commettre sa sentence. D’une prise violente, la reine déchue de son trône, la couronne roulant à ses pieds, miroitant une dernière fois sous la splendeur dorée. Lueur qui s’éteint à la moindre colère du tourmenteur. Plainte fuyante quand la gorge se fait prendre, serrée entre cinq phalanges blanchies de rage, carcasse qui s’écrase contre le mur, les vertèbres qui en tremblent. Gémis la belle, la muse infidèle. Les muscles se contractent douloureusement, tentent l’impossible pour s’échapper à l’emprise implacable.

Baiser violent, Judah qui déguste le prix de son crime. Il n’y a rien de plaisant, tendresse oubliée. Violence à l’état pure où la femme est châtiée pour sa félonie. Relent de nausée à l’idée d’être une poupée docile entre les mains du mari méprisé, les dents s’enhardissent et plantent leur émail dans la chair rosace des lèvres voisines. Morsure virulente, de quoi faire soubresauter le démon, peut-être même le faire reculer. « Tu es surpris ? Qu’une épouse malheureuse préfère chercher tendresse ailleurs ? »glaviote une voix rouillée, presque sardonique. Elle essaie d’être forte, sait pourtant qu’elle ne résistera au courroux de son époux. Brindille qu’il pliera d’une simple foulée. C’est toujours ainsi, routine sempiternelle, vingt ans que cela dure, calvaire enraciné sous sa chair, mains liées, enchaînées au Tartare. « Son nom ? A qui ? Lesquels veux-tu connaître ? Ils, elles, j’en ai connus plusieurs qui ont su m’offrir du réconfort, un peu d’amour » Lionne qui sort les crocs, prête à morfler, vérité qu’elle dégaine presque désespérée. Qu’elle se taise ou révèle, le résultat restera identique. Peruzzi en colère, cela n’annonce que du pire. Lui toujours plus féroce au temps qui s’épuise. Encaisser, survivre, se remettre sur pied, routine d’une femme enchaînée.  « Si tu pouvais crever, quel doux rêve ce serait, mon bien aimé… » La franchise claque sur la langue acerbe, plus agressive qu’à l’ordinaire, farouche à la gorge qui brûle, aux lèvres parjures. La madone sous la guillotine, gorge offerte à la tempête qui arrive...



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