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 INTRIGUE 1

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Inferno

Admin
DATE D'INSCRIPTION : 21/05/2015
MESSAGES : 79


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MessageSujet: INTRIGUE 1   INTRIGUE 1 EmptySam 26 Sep - 10:26


IN HUMILITY AND FEAR




PLACE DE LA REPUBLIQUE. Les enfants hurlent leur joie, de ces petits venus avec leurs parents, trainent les bras épuisés jusqu’au carrousel. Encore un tour. Puis un second scandent les petits qui ne peuvent se résoudre à abandonner leur cheval favori. Du bonheur craché par les têtes brunes, c’est un revers qui se présente par une marche solennel.

Cortège funèbre qui accompagne des boites noires, ceux de quatre enfants, quatre petits retrouvés morts la semaine passée. Les journaux ont fait étalage de l’affaire, manifestant pour la première fois un intérêt pour la mafia, osant accuser la grande organisation qui gangrène la ville. Quatre enfants retrouvés dans leur sang, petits corps flottants. Règlements de compte, trafics. Les questions n’obtiennent aucune réponse. Silence. Aucun enquêteur sur l’affaire. Alors la foule s’est donnée rendez-vous. Montrer qu’elle est là, que les corps ne sont pas oubliés. Ils défilent. Mortuaire convoi s’arrêtant sur la place de la République. A proximité du carrousel. Là où les regards lorgnent sur les vivants, sur ces éclats de rire. Ils sont envieux les parents ayant perdus un enfant, peut-être qu’ils songent à en dérober un. Remplacer. Repartir. La mort convoite de bien curieuses pensées.

18H45. Le cortège reprend et s’arrête. Explosion au centre de la foule. Bruit assourdissant. Ravage dans les rangs. Carnage. Le silence est transpercé d’hurlements. Les cris déchirants. On se retourne et le voisin est à terre. Eclat des corps. Deux bombes humaines. L’agitation court, les vivants s’enfuient ou aident. De quelques un qui rampent, essayent de s’évader. Les vies décimées.


- L’action prend place devant le célèbre carrousel. Il est 18H45. Le soleil commence lentement à décliner.
- La place de la République se trouve à deux pas de celle du Dôme.
- Victime, lâche, aide, le choix vous revient (sachant que vous ne pouvez pas être les responsables des bombes humaines)
- Vous posterez à la suite, sans aucun ordre établi.
- Limitez vous à 500 mots maximum, dans la mesure du possible. Que l'action puisse avancer rapidement.

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https://les-mains-sales.forumactif.org


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MessageSujet: Re: INTRIGUE 1   INTRIGUE 1 EmptySam 26 Sep - 17:48

Le bruit est assourdissant. La déflagration te fait perdre l'équilibre ; à moins qu'il s'agisse de l'homme planté devant toi qui te tombe dessus. Il te faut de longues minutes avant de réaliser ce qu'il se passe et que tu es allongé par terre. Dire que tu avais décidé de venir pour faire semblant de soutenir les familles des victimes, par pure charité, et que tu manques d'être tué ! C'est toi, la victime, dans l'histoire. Les bombes ont ruiné tes fringues à 1000€ et ta coiffure parfaite. Tu ne sais pas encore à qui tu vas faire un procès, mais celui ou celle sur qui ça va tomber va amèrement le regretter. Tu te redresses péniblement, reste assis sur le sol en regardant autour de toi. Tu tapotes bêtement sur tes oreilles dans l'espoir de capter un peu mieux les bruits qui t'entourent ; tout te semble lointain, comme venu d'un autre monde. Tu les vois, pourtant, ces bouches grand ouvertes en forme de o. Les gens hurlent, se bousculent, pleurent sur des corps. Et toi, tu n'entends presque rien. Assis par terre, seul comme le plus parfait des cons, tu te dis que tu aurais mieux fait de passer la journée au lit. Ton regard azur se pose sur le pauvre homme avachi sur tes jambes qui a moins bien résisté au choc que toi. Ta main s'abat sur sa joue avec violence.  « Réveille-toi. » tu grognes, en captant à peine ta propre voix. Le sort de l'homme t'importe peu. Toi, tu veux juste récupérer tes jambes. En voyant qu'il ne bouge pas et n'ouvre même pas les yeux, tu le pousses de toutes tes forces sur le bitume et remarques enfin le sang qui coule de son oreille. Pris de nausée, complètement déboussolé et le sang battant à tes tempes, tu t'extirpes de sous son corps et t'écartes légèrement, sans pour autant te relever. Si tu te lèves, tu vas vomir. T'en es persuadé. Et dégueuler en public est la dernière de tes priorités, t'as une image à conserver. Epuisé par un mal inconnu, tu te retournes, t'appuies sur tes avants-bras, tentes de retrouver ta respiration. Le chaos autour de toi te rend claustro et parano. N'y a-t-il donc pas une seule âme charitable pour te sortir de ce merdier ? La mafia – dont tu fais partie – n'est pas la seule gengraine de ce pays. L'humanité toute entière est une maladie.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE 1   INTRIGUE 1 EmptySam 26 Sep - 18:39


Une des fuites, une des plus classiques, une de celles où son mentor l'a accompagné parce qu'elle suppliait de lui trouver une cape, la verte n'était plus suffisante. Une de ces fuites où elle l'a planté au beau milieu de la rue, pauvre mentor qui va bientôt se retrouver à déambuler sans le sous – ou au fond d'une cabane en bois, six pieds sous terre. Elle n'en a cure, ses ailes hurlent à la liberté et elle s'est aventurée au beau milieu des passants. Un attroupement qu'elle ne comprend pas avant qu'elle ne voit le cortège funéraire, une boule dans la gorge. Esmeralda n'aime pas la mort, même quand elle la donne. Esmeralda, sa vie rugit dans les veines, elle est amoureuse de ce sentiment qui ne peut se taire. Une bombe et son écho, et le temps s'arrête. Des corps propulsé en miettes, des corps blessés et avachis, des corps qui s'enfuient. Des corps, partout. C'est tout ce qu'elle voit, des corps, du sang, de la peur. Elle voudrait bien crier, peut-être qu'elle le fait quand elle se retrouve à genoux sur le sol, les mains à la recherche du pouls d'un enfant qui ne bouge plus. Son myocarde ne bat plus, rien, elle ne sent rien sous la pulpe de ses doigts. « Non, non, non, please. » L'anglais qui s'installe, l'anglais panique, sa langue fourche et ses larmes découlent. Le sang macule sa cape, c'est le sien, une fine douleur s'empare de son bras. La princesse ne venait qu'observer le carrousel. Son cœur s'embrase quand elle se relève, délaissant le corps sans vie – un de plus. Le monde est en train de crever sous ses yeux. Des futures victimes qui tomberont sous les mains des poupées, des enfants blessés, des orphelins, des parents qui n'ont plus d'enfants, des personnes perdues, cet amas de vivants qui se traînent et qui essaient de comprendre. Il n'y a rien à comprendre. Le monde s'effondre, et elle s'approche du vivant, la vivante, le, elle ne sait pas, elle ne voit rien, le paysage brouillé par les larmes, et elle murmure simplement. « Besoin d'aide ? » Elle ne peut faire que ça. Peut-elle rentrer ainsi blessée ? Les vêtements tâchés, déchirés, la gueule ravagée ?
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Leone Duccio

DATE D'INSCRIPTION : 02/08/2015
MESSAGES : 671


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MessageSujet: Re: INTRIGUE 1   INTRIGUE 1 EmptyVen 2 Oct - 16:06

Petite main qui attrape la manche de chemise. Il sait ce qu’elle veut, il sait ce qu’elle réclame, là, avec ses grands yeux bleus, ce sourire qu’elle lui donne. Leone n’y résiste pas et c’est tout le problème. Elle pourrait lui demander une licorne qu’il trouverait le moyen d’en créer une. Homme idiot. Une arme démontée sur son bureau, petites pièces qu’il observe, l’Infernal ne jette pas un second regard vers Saskia, ça serait du masochisme. Occupé à réparer une arme, à s’amuser à l’améliorer plutôt que d’en demander une autre – jusqu’à ce que ça lui pète à la gueule. Ou dans la main. Certainement entre les doigts. Nouveau soupir alors qu’elle demande clairement, élève la voix, fait entendre ses envies. « Ils sont morts, crevés, enterrés, marcher en leur honneur, c’est inutile » Les enfants assassinés, les retrouvés morts. Des tricheurs, des petits malins ayant joués avec le diable. On ne flirte pas avec les mondes souterrains, on ne s’amuse pas à les duper. « Je n’ai pas de temps à perdre, il faut traverser toute la ville et je n’ai plus de voiture, tu as cassé la dernière » Carcasse qu’il revoit sur le bord de la route, les larmes aux yeux. Adieu la ferraille de collection. Une chance qu’ils en soient sortis vivants. Mademoiselle et sa conduite impossible ! Pression qui s’accentue sur son poignet. A croire qu’elle n’est pas assez présente dans la pièce, il faut qu’elle se colle, ne le quitte pas une seconde, impose ses volontés. « On y va. Et non, on ne vole pas la voiture des voisins » Nouveau bijou qu’il a aperçu de matin. L’envie soudaine de faire hurler les pneus. Mauvaise idée, vraiment. Trop tard. Il suffit d’un ordinateur pour faire ronronner la Ferrari. Mauvais gout certain, italienne pour les petits prétentieux, mais c’est le plaisir du son, de la vitesse. Dérapage assassin alors qu’ils arrivent sur la place. Aucune voiture de tolérée. Qu’importe. Monstre qu’il abandonne les portes ouvertes, offrande pour le premier idiot. « C’est ce que tu veux ? Suivre les pleureuses ? Va les rejoindre » Cortège de noir qui approche. Le deuil en bannière. Cigarette qu’il s’allume. Evénement qui ne l’affecte pas. Déflagration. Pas le temps de réfléchir, de comprendre. Les tympans vrillent d’un son qui détruit tout. Et viennent les hurlements, la course, les corps agglutinés, décharnés. « Saskia ! » Qu’il se surprend à hurler. Foule qu’il observer, court, écarte les corps, cherche parmi les morts. « Putain de gamine » Qu’il souffle lorsqu’un corps rencontre ses doigts, poupée blonde qui n’est pas la sienne. La course pour retrouver une vivante. L’oublie des autres, de son job.
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Elio Conte

DATE D'INSCRIPTION : 22/08/2015
MESSAGES : 130


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MessageSujet: Re: INTRIGUE 1   INTRIGUE 1 EmptySam 3 Oct - 19:50

Il était venu pour comprendre. Venu dans un besoin pervers d’observer les cœurs éclatés de ceux qui avaient perdu, de ceux qui n’osaient plus espérer. Mattia savait que c’était malsain, mais il s’en fichait. Il connaissait la perversion de son cœur et avait appris à l’apprivoiser, la nourrir et la chérir comme s’il s’agissait du cœur de sa vie. Il voulait les voir, voulait savoir ce que ça faisait, comprendre pourquoi ces gens croyaient qu’en se réunissant les choses allaient changer. Il n’aurait pas dû être là, il n’aurait pas dû observer ces morts-vivants venu marcher pour ne pas oublier. Il aurait dû les abandonner à leurs utopie, les laisser pourrir alors que l’oubli allait finir par avaler les noms de ces gamins qu’on avait retrouvé. Il n’aurait pas dû se faire faucher par le souffle, pas dû se faire soufflé par la bourrasque. Pourtant il était là, un instant sur ses pieds, l’instant d’après des mètres plus loin incapable de bouger. La déflagration n’eut pas le temps d’atteindre son cœur que déjà le jeune homme avait senti son corps se faire souffler comme une brindille ne demandant qu’à se briser. Sans comprendre comment, il s’était retrouvé allongé à même le sol alors que son corps endoloris refusait d’entendre raison. Le Masaccio connaissait la douleur. Il en avait fait son amie à force de nuits noirs passées à boxer dans le noir en s’usant les poings contre des morts en devenir. Mais là… Là c’était comme d’avoir le souffle coupé. Comme de se faire écraser par une chape de plomb et être incapable de bouger. Il ne sentait rien, rien de ce chaos se déplaçant au cœur de sa cage thoracique en détruisant tout sur son passage. Lorsque ses yeux répondirent, offrant leur bleu à ce monde dont il ne voyait rien que l’effroi, Mattia était toujours incapable de bouger. Il ne sentait rien, ou presque. Son corps n’était plus que le nœud névralgique d’une douleur qu’il ne savait comprendre. Une douleur intense que son cœur refusait d’appréhender Au bord de l’évanouissement, il ne savait plus où il était, ni qu’était-ce ce sifflement aigu lui vrillant les oreilles. Tentant de bouger le bout de ses doigts, le Masaccio ne sut réprimer un gémissement de douleur lui déchirant les entrailles. Il avait mal, mal par vagues de sanglots prêt à le noyer. Mal à chaque centimètres de ce corps brisé par la gangrène qui rongeait Florence. Il ne sentait rien, ne voyait rien. Rien de plus que le sang s’écoulant de son front jusqu’à ses iris usées et le sol que la déflagration avait retournée.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE 1   INTRIGUE 1 EmptyDim 4 Oct - 18:47

Mads, elle effraie aussi bien ses sous-fifres que ses supérieurs, ces derniers, admettons-le, n'étant que très peu nombreux. Mads, elle ne craint que peu d'individus mais quand elle est effrayée, elle l'est vraiment et son sang est à la limite de se glacer, de ne plus pouvoir faire fonctionner la machine. Puis il y a cet individu, qui ronge aussi bien ses terreurs que sa curiosité. Il est grand, le teint blafard, les prunelles du néant, la démarche mystérieuse. Cesare. Le ton d'une voix assurée, Mads a toujours été impressionnée par l'homme et cela lui a pris du temps avant de pouvoir poser ses yeux dans les siens sans avoir à déglutir par méfiance. Cesare, il lui a demandé de surveiller sa sœur. Depuis ce jour, elle fréquente l'enfant. Romy, elle pense sûrement que la Henstridge, c'est une femme comme les autres, ou presque, ou pas. Une femme qui s'est avancée pour se lier d'amitié avec elle. Amitié basée sur un mensonge, vérité dissimulée sous les gentillesses de Mads qui s'est lancée dans ce jeu. Aujourd'hui, elle a dit à Cesare qu'elle sortirait avec Romy. Dans la rue, la foule se fait toujours aussi abondante. Mads, elle n'a qu'une simple veste en cuir sur le dos, un jeans et des baskets bousillées par le temps qui passe. Ses sourcils se froncent. Elle voit la silhouette qui ne lui est pas inconnue, les cheveux bruns qui se laissent tomber sur les épaules, les yeux perçants d'un bleu captivant. Elle lève doucement le bras pour lui faire signe, l'ombre d'un sourire qui s'esquisse sur les lèvres rosées. Mais le mouvement est arrêté par un bruit assourdissant, suivi de cris, de pleurs et de lamentations. Bousculades, violentes. Et Romy, elle a simplement disparu. Partie. Envolée. Les yeux de Mads se posent sur ses propres vêtements, manches qu'elle retrousse, le fumet du sang qui se loge et qui reste, un soupir nerveux lâché. L'odeur des cadavres, elle la connaît et elle a appris à la supporter. « Romy ! » Les cris se fondent dans la masse. Ça ne sert à rien de gueuler, pourtant, elle le fait, elle continue, elle persiste. Mads, elle trébuche, puis elle se relève. On lui attrape même la jambe. Elle baisse les yeux. Le gars, il est par terre. Il gît sur le sol. « Putain. » Elle ne le connaît pas. Les traits de Mads deviennent durs, et d'un geste virulent, elle l'oblige à la lâcher. Elle s'occupe pas des vivants, elle. Plusieurs fois, on lui attrape le bras, la jambe, on l’agrippe, ils laissent leur carmin sur sa peau, mais elle ne les aide pas, parce qu'elle s'en fout complètement, d'eux, eux qui ne sont que des étrangers à ses yeux. « Dégage. » Elle pousse ceux qui passent à côté d'elle, ne manquant pas de cracher des injures qu'elle pense méritées, avec comme seul but de retrouver l'enfant.
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Salvatore Mantegna

DATE D'INSCRIPTION : 21/08/2015
MESSAGES : 351


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MessageSujet: Re: INTRIGUE 1   INTRIGUE 1 EmptyDim 4 Oct - 18:53

Le sourire qui dansait sur les lèvres de Salvatore n'avait rien de bon, comme toujours. La place de la République était bondée à cause de ce fichu cortège, et si Salvatore s'y trouvait, c'était tout simplement par curiosité. C'était avec le plus grand dédain qu'il observait les visages fermés, les regards sérieux de ceux qui marchaient en silence. Salvatore avait vaguement entendu parler du comment du pourquoi concernant ce cortège. On lui avait dit, mais il n'avait pas vraiment écouté. Il ne savait plus qui, où et quand. Il allait d'un lupanar à l'autre sans prévenir qui que ce soit, aimant semer le zizanie dans ses multiples tanières, lui le renard qui se donnait parfois des airs de loup.
Salvatore observait le cortège d'un air sombre. Placé en retrait, les mains dans les poches, il mourait d'envie d'allumer une cigarette. Son sourire s'était dissipé en apercevant une silhouette familière. Alvaro. Il n'avait pourtant pas bougé. Son frère avait de toute manière disparu dans la foule. Qu'importe. Il était grand, le garçon. Il finit par sortir une cigarette, impatient, agacé par son propre entêtement. Son briquet en main, il l'actionnait lorsque le résultat ne fut pas vraiment celui qu'il escomptait. Une explosion. Violente. Dont le souffle dû à la déflagration de flammes le poussa en arrière, le déséquilibrant. Il tomba sur le dos de manière si brusque qu'il en eut momentanément le souffle coupé. Il ressentait soudain quelques picotement au niveau de la cuisse, et il mit un petit moment avant de se rendre compte qu'un éclat de bois d'une dizaine de centimètres de long était planté dans sa cuisse. Putains de cercueils, qu'il s'entendit prononcer à mi-voix. Son briquet lui avait échappé des mains, de même que la cigarette. Il roula sur le côté, sa main droite allant empoigner le morceau de bois, tandis qu'un homme tombait à l'endroit où il était allongé. Salvatore jura, puis se redressa. D'un geste sec, il retira l'éclat. Grognement bestial. Lèvres retroussées, dents qu'il offre au monde entier, rage décuplée. Une explosion. En plein Florence. Encore heureux que ça ne soit pas à Saint-Marc, sinon il aurait déclarer une guerre sans pitié à chacune des autres familles. Il se leva, écrasant sans s'en rendre compte un poignet qui craqua sous sa chaussure. Os brisés dont il ne se soucia même pas. Une épaisse fumée avait envahi la place. Des cris paniqués se répondaient, tandis que de nombreux corps restaient immobiles au sol. C'est alors que Salvatore se souvint d'Alvaro. Sentant un sentiment d'urgence naître au creux de sa poitrine, il bouscula une femme qui pleurait, progressant sans se soucier des pieds, des jambes, des mains qu'il écrasait de même que du sang qui coulait sur sa cuisse.
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Romy Pastore

DATE D'INSCRIPTION : 22/08/2015
MESSAGES : 432


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MessageSujet: Re: INTRIGUE 1   INTRIGUE 1 EmptyDim 4 Oct - 22:09

Faut la sortir. L'emmener se promener comme un clébard, mais ils sont trop occupés. Le travail, les études, les cuisses d'une prostituée... Alors c'est elle qui s'occupe de la gamine. Mads. Cette femme est arrivée du jour au lendemain, alors que Romy pensait être débarrassée des monstres. Baby-sitter, nounou, larbin de Cesare... Si ça peut lui faire plaisir et éviter certains coups, elle se plie au désir du grand frère. Ce n'était pas sans traîner les pieds qu'elle avait pris la direction de la place, espérant recevoir un message lui annonçant l'annulation de ce rendez-vous. Ainsi, elle aurait pu s'échapper dans les rues de Florence à la recherche de l'endroit idéal pour nourrir son imaginaire. Loin de la foule, encore et toujours. Effrayée par la cohue, Romy reste toujours loin de ce genre d’événement. Le plus loin possible. Le monstre qu'elle voit s'échapper de la foule. Il grandit jusqu'à atteindre la taille des immeubles autour de la place. Il est gris  puis vert, sa couleur change. Il attrape de ses immenses mains les gens et les porte à sa bouche. Le monstre les dévore, laissant le sang couler au bord des lèvres. Il s'énerve, tape le sol et fait voler certains passant d'un coup de bras. La gamine admirative suit du regard les pantins qui s'écrasent sur le sol. Mads apparaît dans son champs de vision, elle à l'air heureuse. Romy lui sourit pour faire plaisir, pour être polie. Rapidement, son attention se reporte sur son monstre. Il lève la tête au ciel et ouvre grand la bouche. Le rugissement. La colère. L'explosion. Les pieds reculent et les mains se placent devant le visage. C'était pas prévu ça. Le silence puis les cris. Le monde chaotique et sanglant qui se révèle à elle. Un chef d’œuvre. Une main plaquée sur la bouche. Surprise. Un sourire qu'elle cache devant cette vision apocalyptique. Il a disparu. Son monstre, mais il lui a laissé un monde merveilleux. Un cadeau. Romy ne fait pas la différence entre la réalité et son imaginaire. Ce ne sont que des inventés. Elle s'approche délicatement pour mieux apprécier. Le sourire n'est plus, elle se concentre pour enregistrer chaque détail. Pour la prochaine fois se dit-elle. Elle s'arrête près d'un corps, le dernier souffle qui s'échappe et une mèche de cheveux qu'elle replace délicatement derrière une oreille absente. Arrachée. Le sang essuyé sur le jean comme une enfant. Elle évite les corps, les morceaux, les blessés demandant de l'aide. Romy n'est pas là pour ça. Tout semble si réel. La gamine continue sa promenade entre les futurs tombes. Le visage familier. L'incompréhension, elle n'a pas pensé à lui, ne l'a pas invité dans son monde. Les genoux à terre près de lui. « Hey ! Qu'est-ce-que tu fais là ? »  Le reproche, la colère. Il n'a pas le droit d'envahir son monde. Le morceau de tissu qu'elle tire de son sac. Un foulard avec lequel elle essuie le sang sur la visage de Mattia. Même ici, c'est dommage de cacher un si beau visage. « Ça va aller, tu peux pas mourir si je le veux pas. »  Elle lui sourit. Romy ne peut pas lui en vouloir, c'est Mattia. Voyons ce que le monstre lui a réservé pour lui. Les mains se posent sur le torse à la recherche d'une blessure avant de se perdre sur le reste du corps. « Dis moi où tu as mal. »   Elle veut savoir pour effleurer la douleur, la sentir et lui enlever.
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Elio Conte

DATE D'INSCRIPTION : 22/08/2015
MESSAGES : 130


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MessageSujet: Re: INTRIGUE 1   INTRIGUE 1 EmptyDim 1 Nov - 10:17

Le corps du Masaccio était un champ de bataille à l’image de Florence. Une guerre de couleurs se déroulait le long de sa peau alors que son sang venait recouvrir tout, imbiber même ses vêtements hors de prix. Autour de lui, grappillant le peu d’informations qu’il pouvait de son poste d’observation à même le sol, il reconnut les corps moins chanceux de ceux que la vie avait décidée d’écraser. Luttant contre la douleur, luttant contre ces larmes menaçant de s’échapper de ses yeux usés, le brun faisait de son mieux pour bouger, ne serait-ce qu’un doigt. Malgré lui, dans cette impuissance apprise à coup de porte de voiture, Mattia avait l’impression d’être retourné des années en arrière. Il avait l’impression de se retrouver dans cette ruelle qui lui avait volée son futur, lui avait brisé les os bien trop fragile de ce poignet portant ses rêves d’ailleurs. Sa cage thoracique était devenue un tombeau où son cœur fiévreux faisait de son mieux pour apporter le sang à ses membres déchirés par cette douleur que lui avait insufflé la déflagration. Entre les écorchures, les os brisés par l’impact, il respirait avec une peine particulière. Son torse se soulevait douloureusement alors que le brun espérait voir quelqu’un, espérait ne pas se faire avaler par le noir qui menaçait de consumer ses paupières. Tout était rouge, fresque ensanglantée dépeignant une Florence sanctifié. Dans d’autres conditions, le petit prince en aurait surement rit. L’ironie du monde lui aurait retourné l’estomac alors que de ses crocs avides il se serait régalé d’un pareil spectacle. Sauf que la noirceur n’était pas sous son crâne, pas coincée au fond de son estomac, elle menaçait de l’avaler, de fermer ses paupières et s’écraser un peu plus sur son thorax fatigué. C’est alors qu’il la vit. L’enfant figé, la fille à la tête dans les étoiles, la candeur étalée sur les pavés. Ouvrant avec peine sa bouche, sa mâchoire hurlant au silence les hématomes qu’il avait reçu en s’écrasant sur la chaussée, aucun son n’arriva à s’échapper de sa gorge. De ses grands yeux trop bleus, plein de cette colère qu’il éprouvait face à cette vie trop prompte à le souffler, le briser avant de l’abandonner là sur le pavé, en lui gronda une colère plus forte que celle de Romy à l’entente de ses mots. Il avait envie de l’attraper par l’épaule, de la secouer rien qu’un peu pour qu’elle sorte de cette léthargie malsaine dans laquelle son cerveau s’était perdu. Il voulait la ramener à la réalité, éclater sa bulle pour qu’elle se rende compte de ce qui était en train de se produire. Elle était là, le toisant telle une immaculée conception alors qu’il se vidait de plus en plus sur la chaussée. Lorsqu’elle essuie le sang de ses traits, le brun ne dit rien, il se contente de l’écouter en se concentrant sur la force qu’il insufflait  à ses mains. Malgré lui, il avait envie de la gifler, lui dire que si la mort pouvait venir le faucher. C’est alors que les mains de la gamine se posèrent sur son torse, lui arrachant une grimace de douleur enflammant son visage. Tendant ses doigts fébriles jusqu’au poignet de la Pastore, il agrippa le poignet droit de celle-ci pour qu’elle arrête son investigation. « Partout. » Serrant plus fermement le poignet de la descendante d’une Alice sous ecstasy, il la secoua du mieux qu’il pu avant de gronder entre ses dents crispées : « Romy, tu dois aller chercher de l’aide ! J’arrive pas à bouger. » Il avait trop mal, partout et nulle part à la fois. La douleur était diffuse, refusant de dévoiler le cœur de son foyer. Impuissant, gamin de plus personne à cet instant, homme en déperdition soufflé par un alizé trop puissant, Mattia savait qu’il ne pouvait compter que sur elle. Plantant la toile céruléenne de son regard sur la jeune femme, ses traits rehaussés par le carmin de son sang, il tentait de l’atteindre à travers la brume des pensées confuses entourant toujours l’esprit de la Pastore. « Putain Romy ! Réveille-toi ! »

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