– For darkness restores what light cannot repair. » (SALVATORE)

001. Fume, fume beaucoup trop, mais ne prend jamais la peine de terminer ses cigarettes, n'en a jamais la patience.

002. La folie coule dans ses veines, elle régit le moindre de ses mouvements, le rend totalement imprévisible. S'amplifie avec l'âge. Le rend esclave de pulsions insolites, d'actes insensés.

003. Salvatore ne supporte pas que l'on pointe un doigt sur lui. C'est maladif, il déteste ça, il a même déjà refait le portrait à un type qui avait osé le montrer du doigt. Que cela précède un compliment ou une insulte, il s'en fiche. C'est du pareil au même pour lui.

004. Meurtrier. A déjà tué, et son premier cadavre remonte à l'âge de ses vingt ans. Juste son cousin. Un Mantegna pourri, un Mantegna à abattre. Ce qu'il a justement fait, non sans l'aide d'une certaine jeune femme.

005. Aime les plaisirs de la chair, et ne peut nier y être sans doute accro. C'est ça de trop aimer les femmes, se répète-t-il souvent. Alors, il tente de les haïr. N'y arrive que partiellement.

006. Salvatore est quelqu'un d'extrêmement fier de lui, de ses origines, de sa famille. Il défendra les siens jusqu'au bout, et est très protecteur envers son frère et sa sœur.

007. Est quelqu'un qui donne dans tous les excès, et qui adore ça. C'est sa marque de fabrique. L'excès. Il fait toujours les choses en grand.

008. A une préférence pour les armes blanches. Une revolver, c'est beau, ça brille, mais ça te lâche au bout de six balles, alors qu'un couteau, ça ne te lâche jamais.

009. Possède une cicatrice à l'épaule, souvenir d'une liaison dangereuse, d'une relation qui a plus ou moins mal fini. Une bouteille qui sera venue s'éclater là, sur sa carrure. Signature qu'elle lui a laissée. Mads qu'il hait, Mads qu'il a dans la peau.

010. Ne peut s'empêcher de frapper tout ce qu'il aime. Il aime marquer ses choses, il se sent obligé de les abîmer, comme pour montrer qu'elles sont à lui, qu'elles lui appartiennent.

Le carmin qui éclabousse son visage au premier coup de couteau lui arrache un léger sursaut. La gorge est à peine tranchée qu'il récidive, une lueur étrange illuminant son regard tandis qu'il ôte la vie de son propre cousin. C'est le sang d'un Mantegna qu'il fait couler, mais c'est son honneur qu'il rétablit. L'honneur de leur famille, mais le sien avant tout. Il lacère le visage, il ne s'arrête pas, comme un enfant gribouillerait un dessin. Il rature cette abomination, il la rend méconnaissable. Lorsqu'il s'arrête enfin, sa main qui tient le couteau tremble, et il a le souffle court. Il regarde une dernière fois l'immondice qui gît à ses pieds, puis il se tourne vers sa complice. Dans le miroir qui orne le mur derrière elle, il se voit, et il n'est plus blanc. Il est rouge. Il a vingt ans, mais il n'est plus enfant. Il est homme. Un enfant ne survit pas dans leur milieu. Salvatore dévisage Mads, et son seul regard scelle entre eux une promesse inviolable, si l'un comme l'autre tiennent à la vie. Elle ne dira rien, et lui non plus. Il s'approche de cette femme qu'il hait, elle, la seule à lui avoir résisté parmi toutes les autres. Il la hait mais il la désire, c'est plus fort que lui. Ils se sont fait du bien, et ils se sont fait du mal. Il l'a dans la peau, Mads. Ils se sont marqués pour se prouver qu'ils ne s'appartiennent pas, qu'ils sont différents. Salvatore l'a aimée, sans doute. Mais c'en est fini, ou du moins, c'est différent. Il la désire parce qu'elle lui résiste. Parce qu'elle ose. Sans cela, il ne l'aurait jamais écoutée, il n'aurait jamais cru qu'il pourrait lever la main sur l'un des siens. Mais il l'a fait. Et elle est aussi impliquée qu'il ne l'est, même si elle n'a porté aucun coup à celui qu'elle avait pour mari. Quelle ironie. Elle l'a conduit à sa propre mort. Salvatore, lui, s'en fiche royalement. S'il déteste bien une chose, c'est qu'un membre de sa famille sorte avec une de ses ex. Lui, il a fallu qu'il épouse une de ses ex. Crétin, siffle sa conscience alors qu'il lève une main pour l'approcher du visage de Mads. Il ne la frappera pas, pas aujourd'hui. Il a eu son compte de violence. Il se contente de tracer deux traits rouges sur la joue de la jeune fille, avec son index et son majeur. Puis il s'écarte un peu, et il la regarde. Elle semble prête pour partir en guerre. Et il ne peut s'empêcher de la désirer, encore, toujours.

Dix ans plus tard.

Ses pas résonnent dans le couloir, et Salvatore tape dans ses mains. On se relève autour de lui. Le sourire qui orne sa figure n'est que fourberie, car il est le signe d'une humeur exécrable. Le Mantegna a choisi son lupanar favori pour une visite de contrôle. Les filles sont rassemblées dans la chambre la plus grande de l'établissement, plus ou moins dévêtues. Salvatore ne se prive pas. Il touche. Il tâte. Un sein. Une hanche. Il a dans sa main droite une cigarette qui ne demande qu'à être allumée. Il la tient entre son pouce et son index, tout en continuant sa petite ronde. Salvatore a l’œil, et il note l'arrivée de trois nouvelles. Des jeunes. Quand il arrive vers elles, il les dévisage longuement, mais il ne les touche pas. Son regard est expert, et comme un lecteur assidu chercherait un ouvrage dans une bibliothèque, il se demande laquelle des trois est la plus belle. Il finit par flanquer sa cigarette entre ses lèvres, et il sort un petit briquet en argent de sa poche. Il le tend à une des trois filles, pour qu'elle l'allume. Et il regarde. Toujours. Il pense. Ça cogite, dans sa tête, dans son esprit farfelu. Il se dit qu'il n'a pas encore baisé, aujourd'hui. Il se dit qu'elle pourrait bien être son quatre-heures, celle-là. Qu'à cela ne tienne. Lorsque sa cigarette est enfin allumée, Salvatore inspire une bouffée de tabac, et se tourne pour observer autour de lui, soufflant un jet de fumée. « C'est bien, » dit-il en claquant des doigts. « C'est très bien. » Les ploucs qui tiennent le lupanar sourient, ravis que ça plaise au Mantegna. Lui, il ne leur accorde pas le moindre regard. Il prend une seconde taffe de tabac, et il fait signe à une fille de lui laisser le fauteuil qu'elle occupe. Celle-ci obtempère, et Salvatore prend place. Il se sent bien. Il aimerait que ces foutus trous du cul foutent le camp et qu'il se retrouve seul avec ces dames. Après tout, il est là pour une visite de contrôle. Comment diable pourrait-il être en mesure de contrôler s'il ne peut pas donner d'avis sur la marchandise ? Salvatore fulmine, il fume de plus en plus nerveusement, et à peine est-il arrivé à la moitié de sa cigarette qu'il la jette par terre et l'écrase avec son talon. Il se lève d'un bond et il se tourne enfin vers les ploucs. Il aboie : « La plus chère, c'est laquelle ? » Les ploucs sont un peu décontenancés, ils se regardent un moment, et ils finissent par répondre et désigner une fille du menton. C'est elle. Salvatore suit le geste des yeux et s'approche doucement d'une brune aux formes élancés et à la poitrine généreuse. Il la regarde avec avidité et il dit sans la quitter des yeux : « Que tout le monde dégage. » Aussitôt, un des ploucs vient vers lui et bredouille : Mais, patron... c'est une visite de con... « Contrôle, oui je sais, » le coupe Salvatore, avant de lui lancer un regard glacial. « Eh bah quoi. Je contrôle. » Le plouc ne réplique pas, et d'un sifflement, il ordonna aux filles de reprendre leurs activités ailleurs. Salvatore jette un regard un peu désespéré aux ploucs, comme s'ils venaient d'une autre planète, et va se rasseoir dans le fauteuil. Quand tout le monde a quitté la pièce, il reporte enfin son attention sur la prétendue « fille la plus chère » de son lupanar favori. Un sourire étire ses lèvres quand elle fait glisser sa culotte à ses chevilles.

C'est quoi cette fiche merveilleuse ? Non mais... l'histoire que tu as écrite est vraiment formidable, les mots vibrent dans ta fiche et ton personnage vit. J'ai clairement tout vu et les deux scènes que tu as dessiné sont parfaites. Comme dans un film avec un style super fluide Et les petits détails, les manies surtout. Tu nous a forgé un aîné Mantegna qui va en faire subir, je sens qu'il va falloir le surveiller ce petit J'ai hâte de le voir vivre encore plus dans tes rps (surtout que tu as déjà un lien avec Mads qui promet de jolies merveilles )

Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de Florence, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pour ce faire, tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres florentins. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.