Milo + black hole

1. La violence, tout un symbole chez les Pastore. Mon père nous a élevé ainsi, sous les coups. Une erreur. Un châtiment. Depuis toujours, l’éducation est dominée par des gestes brusques. Mes frères ont toujours suivi le parfait exemple de mon géniteur. A croire que j’étais le seul assez sain d’esprit pour comprendre à quel point sa vision de la famille était tordue. Le seul à panser les blessures de ma sœur quand il allait trop loin. Le seul à le provoquer, à le défier pour qu’il retourne sa colère contre moi. Certains diraient que c’est du masochisme plutôt qu’un élan de protection. Peu importe. Je l’admirais. Je l’aimais. Je le haïssais.  2. J’ai grandi dans l’ombre d’un frère aîné. Le fils prodige, l’enfant à qui tout réussit. Cesare. Dur de faire ses preuves quand tous les regards sont tournés vers un seul garçon. L’aîné est l’être parfait. Le reste n’est que supplément, destiné à ne pas jeter l’opprobre sur la famille, à faire ce qu’on attend de nous sans broncher. Mon frère cadet a appris ses règles par cœur jouant au petit soldat. Quant à moi, j’ai suivi les pas tracés par mon patronyme, désirant attirer son regard vers moi. Quête insensée. Benito Pastore n’a toujours eu d’yeux que pour mon grand frère. Cet être qui m’a tout pris sans une once de remords. Cet homme que je me promets de dépasser, un jour. Qu’importe les moyens.  3. Charmeur de ses dames, il n’est pas rare de me voir en compagnie de quelques-unes. J’aime leurs courbes, leurs douceurs, leurs rires cristallins. Je suis un homme amoureux des femmes et obsédé par une chimère au point d’échanger des nuits torrides dès que je croise une demoiselle ayant une certaine ressemblance avec celle qui hante mes songes. Une fixation malsaine. Je le sais parfaitement. Je me perds dans cet amour à sens-unique, dans cet amour qui me détruit. Quelque part, j’aimerais m’en sortir. L’oublier définitivement comme elle semble l’avoir fait. Cependant, ce souhait me semble irréalisable, tellement elle est ancrée dans mon cœur et dans ma tête.  4. Je n’ai jamais appris à être raisonnable, préférant le risque à une quelconque prudence. Probablement la raison de mon amour pour le poker. Parier des sommes d’argent, affronter le hasard, gagner ou perdre. Une manière comme une autre de profiter de la vie, de cette adrénaline unique lié aux jeux d’argent. Je ne me rappelle plus depuis combien de temps j’ai été aspiré dans ce monde mais, je n’ai jamais souhaité en sortir. On pourrait me croire accro. Erreur. Je ne suis dépendant que d’une unique chose. Les cartes ne sont qu’un passe-temps ou plutôt, une passion saine, m’obligeant à développer des stratégies, à travailler un jeu d’acteur, à survivre. 5. Depuis mon adolescence, j’ai appris à affronter le monde. Un mouton noir. L’antithèse du suiveur par excellence. Peu de gens le savent car, la plupart se conforme à l’image que je donne. La majorité se contente de ce qu’ils entendent, de ce qu’ils comprennent, de mon nom de famille pour imaginer ce qu’ils veulent. Ils se fient uniquement aux apparences. Je ne suis pas un anarchiste dans l’âme, non. J’agis juste à contre-courant, discrètement. On me prend pour un flic respectable alors, qu’un monde bien plus sombre m’a ouvert ses portes. Univers fascinant et dangereux. Univers qui m’offre mille possibilités. Pour un esprit manichéen, j’évolue entre le bien et le mal. Pour moi, je saisis les opportunités qu’on me tend sur un plateau, même si, à force, passer du temps devant le miroir risque de diminuer drastiquement.  6. Je ne crois pas en Dieu ou en une quelconque entité supérieure. Si il existait, ce serait un vrai sadique sans aucune limite quand on assiste à la misère de ce monde. Par contre, l’idée des vies futures et antérieures me plaît bien plus. Que notre prochaine vie dépend de nos actes passés. J’ai conscience de passer pour un dingue avec une théorie aussi hallucinante mais, je l’assume. La vie me semble bien trop mystérieuse pour qu’on n’ait le droit qu’à une tentative. Au fond, je demeure un philosophe dans l’âme, partie de ma personnalité bien gardé. A part, quand la nuit tombe et que l’insomnie s’abat sur moi, j’ai tendance à déraper.  7. Perfectionniste, méticuleux… J’apprécie le travail bien fait. Déformation professionnelle ou tout simplement, volonté de brouiller les pistes ? Depuis mon premier pas vers l’illégalité, je suis encore plus aux abois dans ce domaine, conscient que si ma double-vie se révélait au public ou à une certaine personne, ce serait la fin pour moi. Or, cette issue est inenvisageable. Tant que je ne reçois aucune directive anonyme, faire régner la justice est toujours à l’ordre du jour. Je ferme tout simplement les yeux sur certaines affaires. Je suis au service des gagnants. Je suis, moi-même, un vainqueur. Je le sais. C'est écrit quelque part. 8. Bon orateur, j’ai appris à maîtriser le pouvoir des mots, tel un politicien appâtant ses électeurs. Un atout indispensable pour quelqu’un comme moi, pour un amateur de double-jeu. On parle de la violence physique mais, n’importe qui peut posséder une autre arme naturelle. Celle des mots aiguisés comme des rasoirs, atteignant leur cible avec cruauté. On peut guérir d’une blessure au corps. Difficile de prétendre la même chose quand c’est le cœur qui se retrouve victime. Le gamin honnête que j’étais a disparu au profit d’un type apprenant le métier complexe de menteur ou manipulateur hors-pair. Auprès de ceux qui me connaissent, de ceux que j’apprécie, je me montre rarement sous ce jour, préférant l’authenticité. Le reste du monde ne peut pas se targuer d’avoir ce traitement de faveur.   9.  Incorrigible cinéphile, le septième art est un refuge. Rien de tel que de se poser dans un fauteuil pour admirer un chef d’œuvre en noir et blanc ou se faufiler dans une salle obscure pour s’évader le temps de quelques heures. Je pourrais passer ma vie dans un tel endroit, me nourrissant jusqu’à l’overdose de toutes ces images. Peut-être que dans une autre vie, je serai réalisateur. Une vie où mes choix n’auront pas autant d’importance pour ma survie. Toute personne a besoin d’une échappatoire au risque de devenir aliéné, de virer dans la folie la plus totale. Je ne fais pas exception.  10. Oiseau de nuit, le monde nocturne m'attire. Les boîtes de nuits ouvertes à des heures impossibles, les parties souterraines. Les étoiles qui brillent dans le ciel me forçant à imaginer des réponses. Dans ces moments, j’oublie mon statut de policier. J’oublie tout. Je suis juste un mec de vingt-huit ans, à peine, qui cherche à s’amuser, à vibrer, fermant les yeux sur la drogue que je vois au loin mais, veillant sur les pauvres filles incapables de lutter face aux promesses des produits illicites. La nuit, c’est l’endroit des mirages, c’est le moment où tous les chats sont gris, où on ne distingue plus rien. La vie dans sa forme la plus brut.

▲  INTITULE DU LIEN : une idée précise de ce que vous voudrez jouer. Donner des pistes au joueur qui vous demande un lien peu être utile et agréable donc n'hésitez pas.

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