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 Something good (Icare)

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Romy Pastore

DATE D'INSCRIPTION : 22/08/2015
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MessageSujet: Something good (Icare)   Something good (Icare) EmptyLun 21 Sep - 23:20

ICARE & ROMY

“Only other people can make you feel real.”





Les doigts graciles se déplacent sur les touches blanches dans une danse parfaitement orchestrée. L'homme veille sur la partition qu'elle doit respecter. Romy avait eu le choix entre des cours de piano ou de couture, autant dire qu'elle n'avait pas eu besoin de plus de cinq minutes pour choisir. Au début, son père avait bien évidement fait appel à une femme. Dame d'un certain âge coiffée d'un chignon impeccable et qui aimait manipuler son pendentif en forme de croix autour de son cou. Tripoter Jesus, comme aimait penser Romy. La tripoteuse qui se fait fourrer par le jardinier derrière l’Église. L'adolescente n'aimait pas cette vieille qui passait plus de temps à la critiquer sur sa posture, ses cheveux ou la décoration que sur sa façon de jouer. Il n'en fallut pas plus pour que l'innocente la pousse à démissionner. Comme quoi, ça a du bon de passer inaperçue. Alors qu'elle s'attendait à une autre vieille trouvée à la messe du dimanche, Romy fut surprise de se retrouver devant un charmant étudiant. Tout avait été fait pour qu'ils ne soient jamais seuls, enfin, sauf cet après-midi. Son père était rentré alors qu'il avait les bras autour d'elle, il n'y avait rien de déplacé même si cette position mettait mal à l'aise la jeune fille. Pour la première fois de sa vie, elle ressentait cette envie de la chair, de l'interdit. Cette proximité lui provoquait une sensation bizarre dans le bas-ventre, le torse qu'elle sentait musclé collé à son dos, le visage effleurant le sien. Ça rendait la musique tellement plus belle. Cette séance de piano à quatre mains était son meilleur et son pire souvenir. Bien évidement, comme à chaque fois, Romy fut considérée comme coupable. Il lui arrivait encore de sentir les mains de son père se refermer sur ses poings et serrer encore et encore, ses ongles forçant le passage dans ses paumes. Elle avait eu mal aux doigts pendant une bonne semaine, surtout que son père ne perdait pas une occasion pour raviver la douleur. Plus jamais ! Les catins n'ont pas besoin de jouer du piano ! avait-il répété pendant près d'un mois à qui voulait l'entendre. Depuis ce malencontreux incident, elle n'avait pas retouché à un piano ni à un autre instrument. Romy s'était empressée de tout oublier pour rendre le manque impossible.
Aujourd'hui, ses doigts piochent dans un petit sachet en papier blanc. Bien qu'originaire de Florence, il lui arrive d'avoir l'air d'une parfaite touriste. Elle aime flâner, profiter de cette liberté. Romy aime découvrir chaque jour un peu plus la beauté de cette ville. Tout est bon pour nourrir son imagination, agrandir son monde à la recherche d'une nouvelle aventure. Il y a quelque jours, sa promenade l'avait mener droit à un musicien de rue. Il n'était pas le premier qu'elle rencontrait, mais il dégageait quelque chose d'inédit. Sans qu'elle puisse s'en rendre compte, l'homme l'avait emmené dans un autre monde. Romy était persuadée de pouvoir toucher la douleur et la tristesse qui émanaient des différentes notes du violon. Il lui avait créé un monde de toute pièce grâce à son talent. Le brun dominait le paysage, les gens semblaient se déplacer au ralenti et toute la misère du monde paraissait reposer sur les frêles épaules de la jeune femme. Sur le moment, se ne fut pas très agréable car elle n'arrivait pas à le contrôler ni à se débarrasser de ce sentiment qui lui serrait le cœur, mais une fois revenue à la réalité, elle comprit que ce monde qui venait de lui offrir était tout simplement merveilleux. Plus aucun de ses problèmes n'avait d'importance. Elle était heureuse d'être là et la vie lui semblait formidable. C'est pourquoi elle avait cherché à le retrouver les jours suivant sans vraiment de succès. Quand par un beau coup de chance, elle réussissait, Romy passait autant de temps qu'elle le pouvait à l'écouter. Il lui arrivait de lui donner quelques pièces selon l'état de son porte-monnaie, mais elle n'était jamais satisfaite du montant. Trop peu pour ce qu'il lui offrait. La dernière fois, il lui avait adressé la parole et elle avait fui. Se rendant coupable d'un crime imaginaire, elle n'avait pas osé lui répondre. Embarrassée par son propre comportement, la jeune femme avait réfléchi à la meilleure des manières de revenir vers lui. Enfin, ça c'était après avoir essayée de l'oublier, lui et son violon, un autre échec. Lamentable.
La tête encore pleine de belles histoires macabres, Romy se promène dans le cœur battant de Florence. Prenant grand soin d'éviter un maximum la foule, car on ne la voit pas. On l'écrase, la bouscule et elle se laisse pitoyablement faire. La douce mélodie du violon qu'elle reconnaît dès la première note. Elle en oublie le monde pour se ruer vers le musicien. Elle essaye de rester dans l'ombre, éviter qu'il ne pose son regard sur la timide afin de lui laisser la possibilité de changer d'avis. Romy lutte pour ne pas se laisser emporter par le flot de sentiments qu'il fait naître. Une pause dont elle profite pour s'approcher. Son plus beau sourire et la main qu'elle tend pour lui offrir le haut du sachet blanc qu'elle gardait égoïstement plaqué contre sa poitrine jusqu'à présent. « Un caramel ? »   Sucreries qu'elle apprécie grandement depuis son plus jeune âge. De sa main libre, elle vient repousser une mèche de cheveux tombée devant son visage. « Je suis désolée pour la dernière fois. »   Elle se sent obligée de s'excuser comme pour repartir sur de bonnes bases. « je m'y attendais pas et je ne sais pas réellement pourquoi j'ai agi ainsi. »   Un rire gêné se mêle aux mots. Elle n'a pas l'habitude de faire le premier pas, de dire le premier mot et ça se voit.  


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MessageSujet: Re: Something good (Icare)   Something good (Icare) EmptyMar 22 Sep - 9:11


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romy & icare



Les notes glissent sur sa peau comme autant de caresses indécentes. Il a la fureur de vivre au fond de l’estomac en laissant son archet faire couiner les cordes de son instrument. C’est si bon de sentir la mélodie l’entourer comme en une étreinte chaleureuse. Icare a besoin de sa musique pour vivre comme d’autres ont besoin d’air pour respirer. S’il ne joue pas, même une simple note, il a la sensation que sa journée est gâchée. Alors il parcourt la ville, comme un être presque immatériel, laisse la musique emplir les rues de Florence pour la rendre plus jolie. Plus belle. De nouveaux paysages qui se construisent sous ses yeux clos, une imagination qui s’évade et ne connaît pas de limite. C’est beau de retrouver ce monde-là. Ce monde à lui. Quelquefois, il observe un peu les gens qui le regardent, l’écoutent. Avec un sourire satisfait aux lèvres, il met plus d’ardeur à sa passion, à ce feu qui brûle au creux de son estomac. Parce qu’il veut partager cet amour inconditionnel pour les notes qui s’égrainent, parce qu’il veut partager un peu de son univers. Son instrument, c’est tout ce qu’il possède réellement. Depuis sa sortie de prison, il n’a plus vraiment de vie. Avant, il avait un foyer, une famille. Mais ils l’ont tous laissé tomber quand il a été arrêté. Et plus personne ne s’occupe de lui désormais. Seul, livré à la bouche de l’Enfer. Au vide béant de la ville. Il y a bien son Sauveur, ce grand homme qui le hante jour et nuit et qu’il suit partout, fidèle compagnon à quatre pattes. Mais le reste n’est plus. Le reste n’existe plus. Et Icare doit se raccrocher à ce qu’il peut pour ne pas sentir la violence de la réalité le heurter comme un coup de poing dans le plexus. Beaucoup d’héroïne dans les veines, un peu d’alcool dans le sang, le violon coincé sous son menton et son existence devient toute autre. Elle devient différente. Aujourd’hui encore, il s’est installé sur la place Sainte-Marie, baigné par la foule et le bruit. Le monde l’entoure mais il n’y fait pas attention. Pendant qu’il joue, tout le reste autour de lui ne semble être qu’une simple illusion. Il aimerait jouer jusqu’à ce que ses doigts saignent, jusqu’à ce que son corps n’en puisse plus. Il aimerait jouer jusqu’à l’évanouissement mais c’est une douleur aigue dans son bras gauche qui le force à suspendre tous ses mouvements. C’est comme une brûlure, une déchirure. C’est insupportable. Icare continue de jouer, encore un peu, mais les larmes lui brûlent bientôt les paupières. Trop vite, trop tôt. Alors il laisse traîner la dernière note, comme un râle d’animal blessé, avec la peur au ventre de voir s’éteindre la mélodie de son bonheur déjà fané. Et tandis qu’il rouvre les yeux sur le monde, l’autre monde, il voit un visage de poupée qui s’avance vers lui. Les traits lui sont familiers, gracieux comme une peinture de Michel-Ange.

Silencieusement, il l’observe qui vient à lui, se remémore leur dernière rencontre. Il l’avait déjà vue quelquefois qui l’observait. Qui l’écoutait. Elle avait semblé être l’une des rarespersonnes à comprendre sa musique, à comprendre ce qu’il ressentait quand il jouait. Et cette étincelle dans ses grands yeux sombres ne pouvait mentir – elle faisait comme partie de son monde. Icare a voulu l’aborder, lui parler. Il a voulu partager ce feu brûlant dans tout son corps mais la belle s’est enfuie, comme une biche sauvage qui ne voudrait pas être domptée. Il a pensé ne jamais la revoir et elle est là pourtant aujourd’hui, un petit sachet de papier en mains, à lui proposer une friandise. « Merci, il lâche tout en piochant un caramel de sa main libre. » Intrigué par son attitude, il hausse légèrement les sourcils. Doucement, il lui adresse un sourire comme pour lui faire comprendre qu’il n’est pas vexé de sa fuite. Icare ne peut pas lui en tenir rigueur, il se montre parfois trop brusque. Trop emporté. Trop pressant aussi. Mais quand il aime, il est passionné. Et la musique est sûrement sa plus belle passion dans la vie. Il ne respire que pour sa musique – ne vit que pour sa musique. « C’est pas un problème, la rassure-t-il en riant aussi. Je me suis dit que je t’avais peut-être fait peur à t’aborder comme un malotru. » Le brun a le contact facile, il va aisément vers les gens. Il est comme ces enfants sans aucune conscience de la pudeur ou de la morale, de la bienséance. Il s’adresse à tout le monde de la même façon : comme s’il connaissait les gens depuis très longtemps. « J’ai parfois des manières un peu sauvageonnes, mais je suis pas méchant, il se défend, passant une main dans ses cheveux. Faut juste s’y habituer, je suppose. » Il reste silencieux, observe le petit bout de femme face à lui. Elle est jolie, comme une poupée de porcelaine. Elle a cette fraîcheur, cette candeur partout sur sa peau de lait. Comme si elle n’avait pas encore vu la laideur de ce monde, comme si elle n’avait pas encore su la tristesse de la réalité. « Alors, tu aimes ma musique ? » Un petit sourire de gosse joue sur ses lèvres avant qu’il ne dépose la friandise sur sa langue. Le goût de sucre explose sur ses papilles et il lâche une exclamation appréciative. « Enfin, j’en conclus que tu l’aimes puisque tu es revenue, rit-il. Tu joues, toi aussi ? Ou c’est juste pour le plaisir des oreilles ? » Icare a peu l’habitude de discuter avec tous ces gens qui l’écoutent. Aussitôt la mélodie terminée, ils s’en vont. Retournent à leur vie en accéléré.

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Romy Pastore

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MessageSujet: Re: Something good (Icare)   Something good (Icare) EmptyJeu 24 Sep - 18:23

ICARE & ROMY

“Only other people can make you feel real.”





Ses mondes. Son univers extraordinaire. Certaines fois un regard, une odeur, une parole ou un geste suffisent pour éveiller tous ses sens. Un peu comme une transformation en créature hurlant à la pleine lune. Tout son être se régénère en une chose différente. Plus sûre d'elle, plus franche, capable et insoumise. Les autres apportent de petites choses, des détails minimes autour desquels, elle construit un monde entier avec sa propre histoire, ses propres habitants. Les embryons de ses pensées l'entourent, elle n'a que piocher par-ci ou par-là selon ses envies et ses humeurs.  Pourtant avec lui, c'est tout autre. Romy ne lui a rien demander, elle n'a pas chercher à partir, il l'a emmené de force dans un monde inconnu. Elle fut au début déstabilisée par cette expérience, un peu énervée et déçue de ne pas avoir pu le contrôler. C'est sa chose, son petit truc qui la rend spéciale et en quelques notes il lui avait enlevé ça. Étonnamment, elle n'avait pas agit comme une enfant, elle n'avait pas fui. Bien au contraire, elle était restée et revenue pour mieux comprendre sa façon de faire. Persuadée qu'il le savait, qu'il en jouait, qu'il prenait un malin plaisir à la déstabiliser. Elle avait rencontré quelqu'un comme elle. La timidité s'ajoutant à ceci, la jeune femme avait pris ses jambes à son cou quand il était venu la voir. Un peu comme les vampires, une fois qu'on leur donne la permission d'entrer chez nous, ils nous envahissent. Compliquée, ça lui manquait la mélodie qui sortait du violon. Romy n'avait pas pu retrouver ça chez un autre musicien. Obligée de se rendre à l'évidence ! Elle aimait ce qu'il provoquait dans son esprit. Le dérèglement de ses rouages. Le musicien aux doigts d'or qui vient triturer son petit monde. Romy commençait à peine à comprendre qu'il n'y avait absolument rien à comprendre. Que le musicien provoquait chez elle quelque chose d'indescriptible et qu'il ne cherchait sans doute pas à faire cet effet. Elle lui donnait beaucoup trop de pouvoir et un rôle de méchant qu'il ne méritait pas. Tout le monde ne pense pas qu'à toi ni à contrôler ta petite vie, chérie Son courage en mains, elle avait décidé qu'aujourd'hui, c'était le bon jour. Le jour J ! Plus question d'être timide avec lui, pas de fuite !
Elle ne peut plus reculer, ses pieds avancent alors que son esprit stagne. Il n'y a aucune originalité dans sa technique d'approche, heureusement qu'elle ne souhaite pas le draguer car ça serait pitoyable ! Les caramels ça fonctionne toujours, enfin surtout avec Romy ! Ca semble aussi fonctionner avec lui, un bon point. Une fois la main hors du sachet, elle le ramène près de sa poitrine. Des excuses bancales, même elle n'y croit pas trop, mais c'est toujours mieux qu'un long silence embarrassé. Le sourire du musicien lui fait tout oublier, sa réaction lui semble tellement stupide. Il n'y avait aucune raison de s'enfuir. Il pense que c'est lui, de sa faute alors qu'en réalité il n'y est pour rien. C'est juste une question de timidité et d'éducation. Son rire la détend.  « Non, c'est juste que... » je suis stupide. Sa main sur sa nuque pour l'occuper et éviter qu'elle ne se balade dans les airs dans une danse étrange. Un petit silence, elle cherche ses mots pour ne pas paraître plus stupide qu'elle droit déjà l'être.  «...que j'étais surprise et que j'ai souvent des réactions étranges. » Autant lui annoncer la couleur maintenant, qu'il ne soit pas surpris par la suite si leur échange doit se prolonger.  « Enfin, c'est ce qu'on me dit. » Son père, sa mère, les monstres et les autres. Elle est étrange, elle le sait. Bizarrerie de la nature accentuée par son histoire. Sa voix est douce et joyeuse, elle est à l'aise avec lui alors qu'elle ne connaît même pas son prénom.  « Oui, j'aime beaucoup. » Forcément, quand Romy doit parler d'elle, sa réaction change. La voix est moins sûre et son regard s'accroche au loin.  « Je peux plus m'en passer. » dit-elle en riant pour faire passer ça comme une note d'humour, alors que ça se rapproche de la vérité.   « Je n'ai jamais eu cette chance. » Le mensonge évite d'expliquer la dure vérité,  ils ne se connaissent pas encore assez pour qu'elle partage avec lui ce genre de choses. Ce n'est même pas sûre qu'il souhaite réellement le savoir, on a tous des problèmes et ceux de Romy Pastore ne valent pas mieux que d'autres.  « Apprendre à coudre et à cuisiner, ça semblait plus important pour mes parents. » Elle veut lui faire penser que ce n'est pas l'envie qui lui avait manqué et même qu'elle demandait que ça, la vie en avait juste décidée autrement.  « Mais j'adore regarder les autres jouer ! » surtout toi. Romy regarde l'instrument quelques secondes avant de regarder le propriétaire.  « Tu ne joues que du violon ? »Elle en oublie le vouvoiement qu'on lui a toujours imposé.


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MessageSujet: Re: Something good (Icare)   Something good (Icare) EmptySam 26 Sep - 9:57


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romy & icare



Le contact avec les gens ne l’a jamais ennuyé ou effrayé. Icare était le genre de personne à tout simplement réussir à se sentir à l’aise en toutes circonstances, même avec des inconnus croisés au détour d’une rue. C’était une qualité indispensable lorsque l’on vivait plus ou moins à la rue, quand on avait pour unique revenu sa seule musique et ses doigts de fée. Alors le brun a été un peu étonné de voir la jeune femme prendre la fuite quand il a essayé de lui adresser la parole la première fois. Elle qui venait si souvent l’écouter jouer, il avait pensé que ce serait la moindre des choses de venir lui parler un moment. La remercier pour son attention. Mais Icare l’avait tout simplement faite fuir, peut-être trop envahissant, trop exubérant. Il comprend que certaines personnes ne soient pas à leur aise avec des gens qu’elles ne connaissent pas. Il y a toujours cette peur au fond du ventre : qui est vraiment cette personne, que fait-elle, que pense-t-elle réellement ? C’était un peu comme un bal masqué, la vie dans la rue – personne ne se montrait jamais réellement sous son vrai visage. Mais pas Icare. Icare, lui, il ne triche pas. Pas vraiment. Il garde un sourire de gamin sur les lèvres pour cacher la rage qui lui ronge le cœur et l’estomac ; il a les yeux brillants d’un enfant le matin de Noël pour dissimuler la douleur au fond de sa poitrine. Mais il se présente, chaque jour, à tous ceux qui prennent cinq minutes pour entendre sa musique, tel qu’il est. Dans toute sa beauté et sa laideur. Dans son entièreté. Parce que sa musique est comme l’exacte réplique de ses émotions, de ses sentiments. Il offre à tous ces gens son âme sur un plateau d’argent. Peu le comprennent. La petite brune en face de lui, le sourire timide aux lèvres, le comprend. Il le sait, il le sent. « J’aime bien les gens étranges alors ça ne me dérange pas, la rassure-t-il dans un sourire immense qui lui fait presque mal aux joues. Les gens étranges sont toujours les plus intéressants. » Et Icare aime découvrir les gens, les apprendre. Les observer vivre, parler, respirer, évoluer dans la ville comme une véritable pantomime, est la meilleure des distractions pour lui. Le meilleur des spectacles. Il leur invente des vies, des familles qu’ils n’ont peut-être pas. Il leur imagine des bonheurs, des malheurs sans même savoir qui ils sont réellement. Il se fiche de savoir s’il est proche de la vérité – c’est sa vérité, à lui. Son monde, son univers. Rien ni personne ne peut le lui enlever.

Il a souvent repensé à elle depuis. Parfois, il la guettait du coin de l’œil comme pour se rassurer. Comme pour se dire qu’elle était là, qu’elle était revenue malgré son coup d’éclat. Mais il ne l’avait pas revue et si elle avait été là, à l’observer, alors elle s’était cachée. Sûrement effrayée qu’il lui saute dessus à la moindre occasion. Qu’elle fasse le premier pas vers lui aujourd’hui signifiait qu’elle était finalement prête à se laisser envahir par la tornade Icare, qu’elle le laissait empiéter sur son espace personnel pendant quelques temps. Il a une légère grimace de dégoût quand elle lui apprend que son éducation à elle s’était résumée à un peu de couture et de cuisine. Ça existait vraiment alors, ces gens qui pensaient qu’enfermer les femmes à la maison était la solution à tous leurs malheurs ? « Les affres de la famille, je suppose, soupire-t-il faussement tragique. C’est dommage, la musique est libératrice. Je crois que je ne pourrais plus vivre sans elle aujourd’hui. » C’était comme prendre une bouffée d’air à chaque note ; c’était comme entendre son cœur pulser jusqu’à ses oreilles, le sang rugissant dans ses veines. « Tu sembles beaucoup aimer la musique, tu n’as pas envie d’apprendre ? » Peut-être n’avait-elle pas les moyens ? Peut-être vivait-elle dans ce genre de famille qui refusait toute distraction aux enfants ? Peut-être, peut-être. Icare ne sait rien d’elle, au fond. Elle est un mystère entier et c’est ce qu’il aime dans cette rencontre. Parce que ce n’est pas comme toutes les autres rencontres qu’il a faites, ce n’est pas comme tous ces gens qui s’échangent une poignée de mains en lâchant leur prénom. Ça ne l’intéresse pas de savoir comment elle s’appelle, d’apprendre si elle a des sœurs, des frères. Il y a leurs âmes qui ont communié grâce à la musique, il y a leurs cœurs qui se sont touchés. C’est comme si c’était son violon qui leur avait permis de communiquer. Et c’était sûrement bien plus beau que tout ce qu’il aurait pu vivre d’une façon totalement différente. « Malheureusement, oui, il répond en grattant sa nuque dans un sourire contrit. J’aimerais beaucoup apprendre le piano pourtant. Pour l’instant c’est impossible mais qui sait de quoi sera fait demain, hein ? » Il laisse échapper un petit rire, un pincement pourtant douloureux au cœur. Il a ce rêve de gosse de pouvoir entrer dans une grande école, de pouvoir devenir un véritable artiste. Parcourir le monde, devenir célèbre – mais surtout partager sa passion de la musique. Embellir la vie de tous ceux qui prendraient un peu de leur temps pour venir le voir. C’était ça, son grand rêve. Mais Icare est réaliste : cela n’arrivera sûrement jamais. Parce qu’il n’est que ce feu-follet qui parcourt les rues de la ville, son violon à la main. Il n’est que ce drogué capable de tout pour une simple dose d’héroïne. Icare le sait : il n’est pas destiné à un avenir brillant et prodigieux. Sa vie sera courte, difficile. Et il mourra sûrement d’une overdose dans le caniveau, les veines noircies et le corps amaigri. « Et toi, ce serait quoi l’instrument que tu voudrais apprendre si tu en avais l’occasion ? » C’est quoi ton rêve ?

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Romy Pastore

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MessageSujet: Re: Something good (Icare)   Something good (Icare) EmptyDim 27 Sep - 23:48

ICARE & ROMY

“Only other people can make you feel real.”





Il y a les gens et il y a Romy. L'ordinaire et l'étrange. C'était Romy et le reste du monde, sauf que tout a changé depuis la mort du père. Le monde lui semble moins sombre, moins dangereux bien qu'elle côtoie de plus en plus la douleur, le sang et la mort. Les rencontres se succèdent et ne se ressemblent pas. Surprenantes. Cadeaux macabres qu'on lui offre. Quelques sourires échangés. Des paroles timides qu'elle se force à prononcer. Si elle ne s'ouvre pas au monde, comment peut-il s'ouvrir à elle ? Romy s'oblige à vivre un peu plus dans le réel car ce dernier peut se montrer exceptionnel. Le musicien en est la preuve vivante. Si Pastore se contentait de son univers fabuleux, jamais elle n'aurait pris l’initiative de se promener dans Florence. Les chances de rencontrer l'enchanteur auraient été moindres, son monde serait resté dans l'inconnu. Il n'y a que les malades pour aimer les gens étranges, Romy ! Les fous. Les autres étranges qui ne veulent pas se sentir seul. Les psychopathes à la recherche d'une victime fragile. Romy secoue légèrement la tête pour faire taire la voix, elle n'a pas besoin de conseil, pas maintenant. Il est beau son sourire. Rassurant. Elle ne peut s'empêcher de baisser la tête et rougir légèrement. Elle ? Intéressante ? On a passé plus de vingt ans à lui dire le contraire. Cette phrase réchauffe son petit cœur et fait rougir ses joues. Ses bras se referme un peu plus sur sa poitrine écrasant le sachet. Un sourire tout timide qu'elle essaie un maximum de cacher en se mordant l'intérieur de la lèvre. C'est une phrase qu'elle garde pour l'entendre à nouveau plus tard, quand son moral sera au plus bas. Quand les doutes envahiront sa caboche jusqu'à la rendre complètement folle. Romy y attache une image du beau sourire.  « Tu dois être très étrange alors. » C'est complètement maladroit. C'est elle. Même sortir un compliment de base ou un remerciement, elle ne sait pas faire. Tout est bancal chez la jeune femme, de son cerveau à sa façon de vivre en passant par ses paroles. Romy, c'est une gamine de quatorze ans dans un corps de femme. Elle apprend encore à communiquer avec les autres, surtout avec les hommes.
Le musicien, l'inconnu au violon. La jeune Pastore est enfin prête à lui permettre d'entrer dans son cercle. Un temps d'adaptation nécessaire à chaque changement dans sa vie. Pour certains, c'était rapide et pour d'autres, ça demandait un peu plus de temps. Lui, il était entre les deux. La durée d'attente raccourcie par le désir de l'entendre à nouveau jouer. Romy qui donne toujours un peu de trop détails, des choses que les autres ne veulent pas forcément savoir, mais ça sort tout seul. Tes histoires de famille, ça n’intéresse personne ! On s'en tape complètement de tes talents de couturière ou de la dernière merde que tu as cuisiné. De ses mots, elle en conclue que sa musique est égale à son imaginaire. Il joue du violon pour s'évader. Elle va dans son univers pour oublier la réalité. Elle veut lui dire qu'elle le comprend. Qu'elle vit la même chose avec son imagination. C'est ça son instrument, son cerveau, mais elle ne veut pas l'effrayer. Romy se tait jusqu'à la prochaine réponse, les grands yeux posés sur le musicien. Un sourire en coin qui ne la quitte pas. Beaucoup trop !  « Oui, bien évidemment. » Mais, c'est un peu comme le reste, elle n'a pas le temps, pas l'argent. Elle a envie de tellement de choses que son cœur ne sait où donner. Visiter une autre ville, n'importe laquelle ! Avoir un chien, un vivant, pas un autre empaillé, de toute façon sa table à manger est bien trop petite pour en accueillir deux. En plus le gardien risque d'être jaloux. Reprendre le piano. Dire la vérité à Cesare. Envoyer chier la famille....Elle s'égare dans sa réflexion, habitude de l'esprit qui divague. Heureusement que le sujet de la conversation l’intéresse énormément, elle n'a aucun mal à se raccrocher aux lèvres du musicien. Je peux t'aider, je connais les bases. C'est un peu le bazar, mais je peux réussir à tout remettre en ordre, je l'espère. La réponse idéale qu'elle ne peut pas lui donner. Romy ne peut pas lui avouer qu'elle lui a menti.  « On est jamais à l'abri d'une belle surprise. » Si jamais ils doivent se rencontrer à nouveau dans le futur, elle aimerait lui dire la vérité et c'est sa façon de préparer le terrain. Elle n'est pas forcément capable de partager son savoir, elle ne sait même pas s'il est encore présent là-dedans. C'est peut-être une donnée qu'elle a effacé pour laisser la place à un joli Monde.  « Ou d'une magnifique rencontre. » Peut-être qu'au croisement de la prochaine rue, deux corps se rencontreront maladroitement. L'autre serait un très bon pianiste qui pour se faire pardonner proposerait quelques cours. La vision de la rencontre se joue dans sa petite tête. Très furtif, il lui faut juste quelques secondes pour regarder une scène de plusieurs heures. Les mystères de l'imagination. La question revient vers elle. Romy se permet quelques secondes de réflexion, la question n'est pas aussi simple qu'il paraît, surtout pour elle. Ils y passent tous, du triangle à la flûte de pan sans oublier le ukulélé, mais il n'y en a qu'un qui lui semble à la hauteur de son envie.  « L'orgue. » l'instrument immense pour un si petit corps. La différence ridicule et palpitante. L'excitation de pouvoir contrôler quelque chose qui nous dépasse totalement. Les rêves de grandeur de Romy révélés par une simple question.  « Mais le piano me donne aussi beaucoup envie. » Toujours à se contenter du minimum, du plus réaliste. Jamais poursuivre ses désirs les plus fous sauf s'il y a quelque pour lui tendre la main et lui montrer le chemin.  « Le violon aussi. Ils sont tous tellement magiques, en choisir qu'un est impossible. » Très indécise la gamine, on a toujours choisi à sa place. Imposé les choix à celle qui n'ose pas répondre. La main se tend de nouveau vers lui avec le sachet. Romy en a tellement chez elle, qu'il en prenne un ou plusieurs, ça ne changerait absolument rien.  « Un autre ? »


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MessageSujet: Re: Something good (Icare)   Something good (Icare) EmptyLun 5 Oct - 12:14


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Elle est timide, la jolie demoiselle. Icare aime bien. Elle est un peu comme un être immatériel et il a la sensation qu’elle peut se volatiliser à tout moment. Qu’elle pourrait disparaître comme ça, dans un claquement de doigts. Mais Icare veut la garder près de lui. Encore un peu, juste un peu. Parce qu’elle le réchauffe comme un soleil. C’est agréable de sentir sa présence, sans qu’il ne sache pourquoi. Peut-être parce qu’ils se ressemblent, peut-être parce qu’elle a l’air de voir le monde différemment. Peut-être parce qu’elle a la pureté d’un Ange quand Icare est sale et laid comme un démon. Est-ce qu’il finira par la salir, elle aussi ? Est-ce qu’il finira par la rendre laide, par entacher cette beauté ? Icare espère que non, il espère qu’elle gardera cette blancheur presque immaculée. Cette aura qui entoure son être comme des rayons lunaires. Le brun s’esclaffe, un rire enfantin qui résonne comme une mélodie. Doux carillon qui s’écorche contre les murs de la ville. Étrange, lui ? Certainement. Assurément. « Oui, je le suis, acquiesce-t-il dans un sourire presque fier. Mais je peux t’assurer que j’ai déjà croisé plus étrange que moi encore. » C’était l’un des nombreux avantages de vivre dans la rue – les rencontres fortuites, souvent bonnes et quelquefois mauvaises. Icare puisait son souffle dans la vie qui évoluait autour de lui ; tous ces gens étaient comme de nouvelles aventures pour lui. Des aventures à vivre, passionnément ; des aventures à explorer, intensément. Et sans doute la brunette était-elle sa nouvelle aventure du moment. Depuis longtemps, il l’a remarquée. Depuis longtemps, il a voulu la découvrir et peut-être partir sur de nouveaux chemins avec elle. Main dans la main, comme des enfants encore innocents et les yeux émerveillés du monde autour d’eux. « Tu as été ma magnifique rencontre de la journée, il lâche avec un grand sourire de gosse devant un merveilleux cadeau. Non, de la semaine ! » Il lâche un rire, se sentant presque euphorique. Parce qu’il aime la brillance dans le regard sombre, parce qu’il aime son petit air ingénu qui doit sûrement cacher tout pleins de secrets qu’il meurt d’envie de découvrir. Il aimerait juste pouvoir lui prendre la main, enlacer ses doigts aux siens et simplement l’emmener dans les rues de la ville. Se mettre à jouer de son violon en place publique avec elle à ses côtés. Peut-être même pourrait-elle se mettre à chanter, à danser ? Ils apporteraient un peu de soleil à la journée des passants, ils seraient le petit bonheur de tous ces gens qui les croiseraient. Ce serait beau comme une peinture ; ce serait doux comme une gourmandise. Ce serait cotonneux comme un joli rêve.

« C’est magnifique, l’orgue, il souffle, des étoiles pleins les yeux. J’adore me glisser dans la cathédrale Santa Maria pendant la messe, juste pour l’écouter. Ça m’apaise. » Icare ne croyait pas en Dieu, n’avait aucune religion. C’était seulement sa passion dévorante pour la musique qui le poussait à entrer dans le grand édifice, le cœur battant, s’asseyant sur le banc le plus au fond pour ne pas être vu. Parfois même, il s’allongeait et se recroquevillait, se laissant bercer par la musique jusqu’à ce que le sommeil l’enveloppe comme dans une étreinte protectrice. L’amour qu’il éprouve pour la musique suinte par tous les pores de sa peau et il ne respire que pour chaque note de son instrument à lui. « Je dois admettre que si je le pouvais, j’aimerais me transformer en un de ces homme-orchestre et parcourir le monde pour répandre ma musique comme on répandrait un peu de bonheur. » Sa joie ne tourne qu’autour de son violon, à Icare. Il ne possède rien d’autre qui fasse son bonheur et il n’est complet que lorsqu’il se met à jouer. Ses yeux s’illuminent alors quand elle parle du violon et son cœur bat jusque dans sa gorge. S’il ne l’aimait pas déjà, il en serait tombé amoureux directement. Là, tout de suite. Maintenant. « Le violon, c’est vrai ? s’extasie-t-il, la peau frissonnante. Tu veux essayer ? Je peux t’apprendre quelques trucs, si tu veux. » En temps normal, Icare est très protecteur vis-à-vis de son instrument. C’est son bien le plus précieux et il préférerait mourir plutôt que de laisser un inconnu le toucher. L’abimer. Mais elle n’était pas n’importe qui, elle lui ressemblait trop pour qu’il se méfie d’elle. Et elle avait l’air d’aimer la musique au moins autant que lui alors Icare ne pouvait que se laisser aller et lui ouvrir un peu plus de son monde à lui. Ce monde qu’il ne partage qu’à travers son art, qu’à travers son archet. C’était son univers à lui, celui dans lequel il arrivait à s’épanouir et trouver un peu de bonheur en toutes circonstances. Icare ne pleurait jamais, parce qu’il avait toujours sa musique pour apaiser sa peine et ses douleurs. La musique le sauve d’un raz-de-marée d’émotions qu’il n’est pas prêt à affronter. Qu’il ne sera sûrement jamais prêt à affronter. Et c’est pour ça qu’il prend peur quand il a mal au bras ; c’est pour ça qu’il sent l’angoisse qui grimpe le long de ses os, serpent venimeux, chaque fois que la souffrance le pénètre jusqu’au sang. Ses veines violacées d’héroïne le rappellent à son addiction, à son péché mignon. Un péché qui le perdra bien avant que la vie ne le rattrape. Secouant légèrement la tête, il repousse ses idées noires en affichant un sourire radieux, plongeant sa main dans le paquet que la brunette lui tend. « Oh merci, avec plaisir. » Il enfourne la friandise dans sa bouche, se délecte du sucre qui adoucit l’amertume sur sa langue. « Ils sont trop bons, ces caramels, soupire-t-il de contentement. Tu les as achetés où ? » Qu’il puisse en dérober quelques-uns, un jour prochain.

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Romy Pastore

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MessageSujet: Re: Something good (Icare)   Something good (Icare) EmptyJeu 8 Oct - 0:58

ICARE & ROMY

“Only other people can make you feel real.”





La beauté du réel. Les rencontres inattendues. Bonnes ou mauvaises, peu importe. La jeune femme élargit ses horizons. Découvre le monde. Expérimente et s'enfuit  Romy teste ses limites afin de mieux les repousser. Son monde, son univers tout entier qui se développe pour son plus grand plaisir. Les barrières s'éloignent lui laissant l'opportunité de vivre normalement. Le plus possible du moins. Ça rend son imaginaire plus extraordinaire. Plus riche de paysages. Plus riche de personnages. Les visages enregistrés pour plus tard. Juste des passants. Des ombres qu'elle ne voit plus. Décapités. Éviscérés. Sourires d'innocents. Ce ne sont que des figurants. Quelques chanceux ont le droit à plus. Devenir acteur du rêve. Coup de cœur pour un nez tordu, de beaux yeux, des mains sanglantes ou un talent. L'étrange musicien en fait partie, à sa manière. Il n'est pas acteur. Il les provoque. Ses voyages de l'autre côté. Romy n'aime pas ça. Elle n'aime pas qu'on prenne la seule chose qui lui appartient réellement, mais incapable de s'imposer ou de rester éloigner de l'artiste, elle essaye la manière douce. C'est elle. La gamine n'a connu que violence néanmoins chacun de ses gestes pue le douceur. Elle ne sait pas être violente, mais ne sait pas accepter la douceur. Opposition  étrange car elle ne veut même pas vivre dans la délicatesse. Fleur fragile qui se nourrit des coups qu'on lui porte. Maladresse qu'il prend bien. D'autres lui auraient tourné le dos, mais pas le musicien. Il acquiesce et elle se détend.  « J'aimerais rencontrer des gens plus étranges que moi. » Elle a perdu la notion d'intéressant, elle ne se base que sur la curiosité de l'être. Se dire qu'elle n'est pas la pire, qu'il reste un peu d'espoir d'avoir un jour une vie plus ou moins normale. Goûter à l'ordinaire. Romy ne se rend pas compte qu'elle pourrait perdre toutes les choses qui font son intérêt. Cette étincelle sur laquelle ils s'arrêtent. La petite chose qui fait qu'ils en redemandent. Trop obnubilée par ce désir stupide, elle ne voit pas le danger de devenir comme les autres. Qu'ils se rassurent, ce n'est pas prêt d'arriver. Ils peuvent encore profiter de son imaginaire, de son innocence, de sa naïveté.  « C'est toujours bon de savoir qu'on est pas seul. » Qu'il en existe d'autres comme nous. Avec d'autres particularités toutes aussi intéressantes. Ça la rassurerait grandement. A plusieurs on est toujours plus fort. Compliment qu'elle reçoit avec joie. Un sourire à s'en faire mal aux joues. La gosse n'est pas habituée. Le regard pétillant. Il devrait faire attention, elle risque de s'y faire et de s'accrocher à lui pour en avoir plus. Elle sait se faire lourde et étouffante. Devenir une ombre qui ne vous quitte pas, même quand il n'y a pas de lumière.  « J'en suis très honorée ! » Il ne se rend sans doute pas compte de l'impact que sa phrase provoque chez la gamine. Elle en perd ses mots, ne sait pas quoi lui répondre en retour. Ne sait pas comment agir autre que par politesse. Elle veut lui sauter au cou. Une accolade pour vérifier qu'il est bien réel, pas juste un mauvais sort de son imagination. Ça lui donne le courage de continuer, d'arrêter de fuir le contact, les rencontres. Ça lui donne envie de le suivre, de rester un peu plus longtemps avec lui. Elle veut en parler à tout le monde, fière d'un tel compliment, mais les autres ne comprendraient pas. Romy ne peut pas vraiment lui répondre sans évoquer le pouvoir qu'il a sur elle. C'est beaucoup trop tôt pour cela.  « J'ai bien fait de me battre avec moi même pour venir, alors. » Il faut lire entre les lignes. Elle ne se bat pas pour tout le monde car nombreux sont ceux qui ne méritent pas son attention. Lui, il mérite largement les heures passées à se ronger de l'intérieur, à se détester pour avoir fui.
C'est tout le contraire pour Romy. Rien que l'évocation de la cathédrale la met en alerte. Elle croit plus au Diable qu'en Dieu. Le voit se faufiler dans ses draps, dans son intimité pour faire d'elle une égarée.Alors que Dieu, elle l'a supplié, imploré, mais il n'est jamais venu. Il n'a jamais aidé l'innocente. Il ne lui a jamais accordé de temps contrairement au Malin. La messe était synonyme de punition, par chance, ce n'était pas toute les semaines. Juste quand le père avait sa matinée de libre. L'homme-orchestre et l'image lui vient en tête. Elle ne peut cacher un sourire amusé.  « Qu'est-ce qui t'en empêche ? » Elle ose lui poser la question sans se dire que c'est sans doute pour une raison privée. Une chose qu'il ne veut pas forcément partager avec elle.  « Je veux dire, tu le fais déjà ici. Tu repends un peu de bonheur dans les rues de Florence, pourquoi ne pas continuer autre part ? » La gosse qui rêve de tout quitter a pris les rennes. Elle sait très bien les raisons qui l'empêchent de partir, elle, mais curieuse de connaître celles des autres.  « Oui, enfin.... » Elle regarde l'instrument, la chose qu'elle sent précieuse pour le musicien. Romy ne veut pas envahir complètement sa zone de confort. Elle ne veut pas lui prendre son précieux objet car elle sait ce qu'il risque entre ses mains.  « Je sais pas si c'est une très bonne idée. » Un sourire pour mieux faire passer la chose. Dissimuler sa déception.  « J'ai toujours été très maladroite. Ça serait vraiment stupide d’abîmer un tel objet. » Ne jamais lui donner rien de trop beau, de trop fragile, de trop précieux, elle finit toujours par tout détruire. C'est pour ça qu'ils se sont empressés de la détruire elle avant qu'elle ne fasse plus de dégâts. Heureuse de voir le bonheur que les sucreries provoquent chez le musicien.  « Si seulement je le savais. » Le meilleur moyen que la mère a trouvé pour l'obliger à revenir près d'elle. Elle sait que sa fille ne peut pas s'en passer et elle en profite car sans eux, Romy s'éloignerait beaucoup trop et ne reviendrait sans doute jamais.  « On me les donne, mais tu peux les prendre ! J'en ai encore beaucoup chez moi et la prochaine livraison ne devrait pas tarder. » Cette fois, elle lui tend le sachet pour qu'il le prenne et non pour qu'il se serve.


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MessageSujet: Re: Something good (Icare)   Something good (Icare) EmptyMer 21 Oct - 12:05


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La brunette ressemble à une fleur. Une fleur sauvage et belle sous les rayons du soleil que l’on n’ose cueillir de peur de voir se faner sa légendaire beauté. Et Icare a peur de la toucher, de tendre les doigts pour découvrir la texture de sa peau diaphane, comme si elle était un autre mirage de son imagination torturée. Comme si elle allait s’envoler à tout jamais. Parfois, il a la sensation que le monde autour de lui n’est pas réel. Parfois, il a peur que tout disparaisse soudainement et qu’il reste seul, entouré d’obscurité et de vide. C’est une angoisse profonde qui lui noue le ventre et il aime tellement la vision de la jeune femme qu’il prie pour que tout ne s’arrête pas aussi brusquement. « Et je suis content que tu te sois battue juste pour moi, il lâche avec un sourire brillant. J’ai l’impression d’être la princesse en haut de sa tour et toi, mon chevalier sur son fidèle destrier venu pour me délivrer. » C’est une image assez cocasse mais elle le fait rire. Et le grand enfant s’en fiche de devoir passer pour la fille ici. Il n’en a que faire. Peut-être même serait-il tout à fait délicieux dans une robe de satin rose bonbon ? Icare pouffe derrière sa main. Il remplit sa vie de petits rêves, de petites images agréables comme ça. Il trouve que ça rend l’existence plus jolie, plus facile aussi. Le monde est si noir, si obscur que parfois il a peur de se perdre dans les méandres d’un labyrinthe trop dangereux. Chaque pas le mène un peu plus vers la mort, il le sait – ce sont ses veines colorées d’héroïne qui le lui murmurent à l’oreille à chaque fois qu’il s’évanouit dans le caniveau et se réveille bien des heures plus tard dans une chambre d’hôtel luxueuse. Alors pour oublier le destin funeste qui l’attend, pour oublier cette épée de Damoclès au-dessus de son être, il ferme les yeux et imagine un monde où il n’est pas drogué. Un monde où il est connu pour sa musique, où il arrive à répandre la joie et le bonheur grâce à ses mélodies. Grâce à ses instruments. Et c’est beau, et c’est magnifique. Et c’est comme une douceur, une friandise sur sa langue. Il remplit sa poitrine de rêves et la gonfle d’espoirs comme pour ne pas se laisser totalement envahir par le noir. Peut-être que c’est dangereux, peut-être que c’est inutile. Peut-être qu’il devrait tout simplement voir le monde tel qu’il est et oublier ses chimères qui font de lui un petit garçon bien trop fragile. Mais qu’importe. Qu’importe la chute qui lui sera fatale : Icare a la passion de son prénom, il se brûlera les ailes en voulant s’approcher bien trop près du soleil. « Je ne peux pas encore partir, je recherche quelqu’un, il confie avec sérieux, le regard pourtant vague. Peut-être après, peut-être plus tard. » Quand il sera libre de cette dette marquée au fer rouge sur sa peau et son âme.

Durant une courte seconde, il revoit la grande silhouette massive qui se détache de l’obscurité. Il sent à nouveau les yeux sur sa pauvre carcasse clouée au sol, mordant le bitume dans un gémissement de douleur et de rage mêlées. Il se souvient de cette façon qu’il avait eu de l’observer, de comment il l’a sauvé. Il doit la vie à un Chien des Enfers et il veut le retrouver. Pour la lui offrir, parce qu’elle lui est destinée désormais. Et il se sent comme enchaîné à cette ville tant qu’il n’a pas pu le retrouver. Leone. Le prénom résonne toujours en lui avec une telle force que son âme toute entière en vibre. Et chaque jour devient comme une course contre la montre. Il a tant de fois cru l’apercevoir au détour d’une ruelle, sur une place ou à la terrasse d’un café. Le grand homme le hante, le poursuit jusque dans ses délires de drogué. Et il est là, presque toujours, au-dessus de sa carcasse inanimée. Comme s’il le hantait, nuit après nuit. « Pour l’instant, je dois rester ici. Je dois retrouver cette personne, c’est important. » Presque aussi important que sa musique, qui le fait vivre pourtant. Si on lui enlève son instrument, l’enfant est perdu. Il ne sait rien faire d’autre, à part peut-être voler. Et pourtant, il balaye les inquiétudes de la demoiselle avec un sourire franc. « Je serai derrière toi et tiendrai également le violon pendant que je t’apprends les bases, il ne craint rien, la rassure-t-il à la manière d’un grand frère et avec l’envie de caresser ses cheveux d’ange brun. Si tu ne te fais pas assez confiance, je me fais confiance et c’est l’important. » Parce qu’il préférerait mourir que de laisser son instrument être abimé. Il n’a que ça dans sa vie, il n’a que lui. La douceur, la générosité de la brunette le transperce de façon agréable. Il est si rare pour lui d’être en si bonne compagnie. Comme si elle ne jugeait pas son existence, comme si elle ne voyait pas toutes les différences entre eux. Elle ne le regarde pas de haut, lui tend presque la main à travers ses confiseries. Alors quand elle offre son petit sachet, Icare reste interdit. Presque bête. « Pour… pour moi ? » Il a peine à y croire, on ne lui offre rien en règle générale. Ou bien peu – mais il sait s’en contenter. « Tu m’offres tout ton sachet de caramels ? il répète, abasourdi. Oh merci. » Les doigts un peu tremblants, il ose enfin prendre le petit paquet, le regardant comme si c’était le plus beau cadeau qu’il ait jamais reçu. « Merci beaucoup. » Il la fixe d’un regard brillant d’émotion et de reconnaissance, sentant son corps tout entier être comme agité par l’excitation. « J’aimerais bien t’embrasser sur la joue mais tout ça me paraît si surréaliste que j’ai peur que tu disparaisses si je viens à te toucher, confie-t-il. » Parce que peut-être alors que le rêve s’arrêterait.

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Romy Pastore

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MessageSujet: Re: Something good (Icare)   Something good (Icare) EmptySam 31 Oct - 1:41

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“Only other people can make you feel real.”





La gamine les entends. Ils arrivent. Les petits soldats de l'imaginaire. L'artiste vient de déclencher la folie. Le monde disparaît. S'efface dans l'obscurité. Il n'y a plus que lui. Eux. Baignés dans une lumière céleste. Elles tombent, les pétales colorées. Effleurent les corps. Caressent les visages. De l'absence, du vide naît le monde sombre que le compagnon éclaire par sa beauté. Les couleurs se rassemblent, se fondent pour ne laisser que du noir. Image de la bataille sanglante contre la timidité, les règles imposées par sécurité. Victorieuse. L'allure chevaleresque qu'il lui donne ne lui va pas. L'armure est bien trop grande. Une enfant qui essaie les vêtements de son père. Elle prête à ce monde les vagues souvenirs qu'il lui reste de La Belle au bois dormant. Le prince face au mur de ronces. Il n'y a que cette image qui lui vient en tête, les autres se sont perdues dans les méandres des pensées. L'épée dégouline d'un liquide bleu, c'est ainsi qu'elle s'imagine la couleur de la victoire. Romy n'ose pas lui donner une apparence féminine, elle l'habille juste d'une couronne. Se permet quelques fantaisies. Pâquerettes sombres aux cœurs rouge en collier. Les joues plus rosées, mais ne touche pas à sa beauté. Ne gâche pas l’œuvre sublime de la nature. La gamine déguisée en chevalier ne le quitte pas des yeux. Peur de se perdre dans les ténèbres. Que son monde la quémande, la vole au réel comme il sait si bien le faire. Il est un homme jaloux, possessif. Grandit et devient plus envahissant, plus capricieux. Elle perd le contrôle, trop régulièrement. Ça lui bouffe la cervelle comme un parasite. Une main glisse sur l'autre. Les ongles enferment la peau, laissent une trace sombre alors que la réalité a refait surface. Les gens se pressent autour d'eux. Le visage de la gosse s'illumine de nouveau.  « Très jolie image. » Elle le sait, la voit encore, mais l'éloigne rapidement pour ne pas lancer une invitation au parasite de son cœur. Les pieds se tournent l'un vers l'autre et les yeux hésitent à rester sur l'homme. Ça la démange. Les lèvres brûlent de s'ouvrir. Un chevalier ne doit pas avoir peur ! Brandit l'épée du courage.  « Et de quoi la princesse au violon a-t-elle besoin d'être sauvée ? » Elle comprendrait s'il ne souhaite pas répondre, s'il change de sujet ou s'il la remet en place. Romy ne s'attend pas non plus à la vérité, une réponse digne de ce monde enchanté dans lequel ils évoluent. De toute manière, la différence entre la vérité et le mensonge, elle ne la connaît pas. Ne sait pas faire la différence. Elle prend ce qu'on lui donne et fait avec. Et l'artiste lui donne sa raison. Sa présence ici. Les yeux brillent et les lèvres s'allongent dans un sourire presque trop grand pour son visage.  « Chasse au trésor ou chasse à l'homme ? » Ça l’intéresse bien plus que ça ne devrait. Cette mission lui donne un air d'homme dangereux. Un espion. Un tueur à gage.  « Peut-être ? » Romy espère que cette recherche prendra du temps. Égoïste, elle veut profiter de lui plus longtemps maintenant qu'elle a fait le premier pas.  « Florence est une grande ville, je te souhaite beaucoup de courage et de chance. » Un petit mensonge dont personne ne lui tiendra rigueur.
D'un coup, Romy a ce besoin important de trouver cette personne. Elle ne sait pas pourquoi, mais ça semble si important pour l'artiste. La gamine ne se doute pas que l'homme, elle le connaît. Le voit, lui parle. Elle pourrait aider l'artiste, lui offrir son trésor sans qu'il ne se fatigue. Lui donnerait-elle son Diable si elle savait qu'il était question de lui ? Aucune idée. Elle se torturerait l'esprit, mais finirait sans doute pas céder car Leone n'est pas à elle et qu'il semble tellement important pour l'homme. Encore faudrait savoir ce qu'il lui veut et elle en parlerait avant à l'intéressé. Au recherché.  « Il n'y a rien de plus important que la quête d'une princesse. » Et le chevalier est prêt à lui proposer son aide s'il en a besoin, mais Romy a l'impression que cette quête est personnelle. Il doit la faire seul, ça ne regarde personne, c'est pour ça qu'elle ne pose pas de questions. Ne prend que ce qu'il veut lui donner.  « C'est une proposition que je ne peux pas refuser alors ! »  Elle a hâte d'essayer, qu'il l’emmène dans son monde. Lui prête son précieux et lui fait découvrir quelque chose de nouveau.  Le chevalier ne peut pas offrir le trésor que la princesse convoite, alors il lui offre ce qu'il a de plus précieux entre les mains. Ses caramels, Pastore insiste pousse le sachet un peu plus vers lui.  « Oui, pour toi et rien que pour toi ! » Toujours à partager. Donner ce qu'elle possède même si ce n'est pas grand chose. Capable d'accepter que son sang coule si ça plaît, excite, la rend désirable. Romy est heureuse de lui faire plaisir avec si peu. Ils se ressemblent les deux étrangers. Le prénom est inconnu, mais l'homme est déjà apprécié. Les mots ne viennent pas après son annonce. Sa peur qui peut sembler étrange, mais tellement réelle pour la jeune femme. Elle le comprend. Et s'il était aussi une création de son imaginaire ? La gosse se rapproche et pose délicatement ses lèvres sur la joue de l'artiste et se recule aussitôt.  « Je suis toujours là n'est-ce pas ? » Il est toujours là lui en tout cas. Les deux mondes ne sont qu'un. Une réalité.  « Je ne vais pas disparaître. Pas si facilement en tout cas sauf si tu me le demandes. » Ça sera difficile pour elle. De disparaître, de s'éloigner de l'inconnu. Elle s'approche de nouveau, de très près. Les mains se frottent, les doigts se croisent, se tordent.  « Ça t’arrive à toi aussi ? » Les yeux brillent. Curiosité et espoir. Est-il totalement comme elle ?  «  De voir les choses s'évanouir devant toi. D'imaginer des choses qui deviennent tellement réelles que tu te perds ? » Quand la réalité et l'imaginaire se fondent.  


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