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 Make everything an adventure. Otherwise, it will suck. } Saskia

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MessageSujet: Make everything an adventure. Otherwise, it will suck. } Saskia   Make everything an adventure. Otherwise, it will suck. } Saskia EmptyVen 11 Sep - 15:37

Make everything an adventure
We are all the pieces of what we remember. We hold in ourselves the hopes and fears of those who love us. As long as there is love and memory, there is no true loss. Δ C.Clare.

La meute coure les rues à la recherche d'Esmeralda. Ils hurlent, ils menacent, ils jouent la tendresse et les mensonges pour lui mettre la main dessus, à l'enfant disparue. L'épée saigne les inconnus pour quelques brides de vérité mais rien, rien depuis des mois entiers. Ces écorchés, si seulement ils levaient encore les yeux pour admirer le ciel de Florence, parfois pourraient-ils la voir le nez collé à des fenêtres ou perchée sur les toits des plus hauts bâtiments, si seulement ils avaient encore un peu de rêve en eux, ils pourraient la trouver. Mais les rêves sont bien vite oublié pour les cœurs brisés, ils préfèrent regarder le sol pour pister une personne qui n'existe plus, ils préfèrent la terre à la douceur des cieux quand la princesse oubliée reste assise des heures à observer le monde pour agripper une parcelle de rêve. Esmeralda les a oublié, la reine des miracles n'est plus qu'un pion sur l'échiquier. Ses doigts dérivent sur le tissu du rideau blanc pour l'écarter avec lenteur, pour voir un peu de dehors, ce paradis qui lui est interdit. Il fait grand soleil, l'astre se réverbère sur les fontaines qui parsèment les croisements, scintille au milieu des eaux. Autour d'elles, des groupes s'entassent, foule grouillante en-dessous d'elle. Ils sont le droit à l'ennui, ils peuvent se permettent de se prélasser sans aucune peur. Ici, un homme s'est armé d'un violon et semble déchaîner les enfants autour de lui. D'un sourire brisé, la princesse referme son rideau et détourne la tête pour observer autre chose. Quelque chose qui ne lui fissurerait pas le cœur sans aucune raison.

Dans un soupir, ses doigts délassent la tresse qui avait prit des heures à être préparée. L'enfant passe des heures à s'amuser à ça, après tout n'est-elle pas une poupée ? Des tresses mêlées de fleurs cueillies lors de ses escapades, elles fanent avant même qu'elle ne puisse s'enfuir de nouveau, et des larmes s'échappent devant tant de fragilité. Son côté de la chambre est peuplé de vases aux pétales mourants qu'elle prend rarement la peine de nettoyer. Les fleurs ne veulent pas vivre à leurs côtés. Un nouveau soupir, plus douloureux cette fois, et Nevaeh se jette de son perchoir, frôlant du bout des doigts les meubles qu'elle croise, le tissu ouvragé qui couvre son lit, les épines de la rose qu'elle a tenté de sauver ces derniers jours. Rien ne vit ici. Tous ces objets, ces anciens vivants, sont tout simplement nimbé de mort, l'ancien roi de la forêt sert désormais d'armoire, ses enfants ont sacrifié leur vie pour en faire un lit. Automatisme mécanique, sa main se porte à sa gorge pour caresser la bague d'un mariage avorté et oublié, avant de glisser à son cœur. Une habitude, un toc, l'enfant vérifie ses pulsations plusieurs fois par jour. Et elle, est-elle vivante ? La question fait rage et lui soulève le cœur. Une mémoire maladroite, une arme au bout du poing, n'est-ce pas suffisant pour s'interroger ?

La musique filtre avec tendresse dans la chambre, et le fantôme entrouvre la porte, suffisamment pour mieux percevoir. Moonlight Sonata. Du grand classique, n'importe quel musicien de bas étage sait la jouer sans aucun doute, mais cette fois-ci, elle ne peut s'empêcher de s'y attarder. Ses mains délaissent la porte, et elle revient au centre de la pièce, les bras grands ouverts. Danser, tourner. Une vieille habitude, sentir sa peau qui vibre sous les ondes qui s'envolent de la salle, ses jambes qui prennent vie et parcourent la pièce comme si elle n'était qu'un oiseau qui n'avait plus envie de toucher terre. Une douce agonie s'empare de son corps et il ne suffit de quelques minutes pour que les larmes dévalent ses joues, encore et toujours. Qui a déjà vu un pantin pleurer ? Pinnochio serait fier d'elle, très certainement, les poupées coincées ici sont la preuve que les marionnettes peuvent encore avoir des émotions, même si elles ne sont dirigées que par la musique.  Un geste rageur d'une main contre ses joues pour détruire les mensonges, et l'éclat d'une tête blonde dans le couloir la font revenir à elle. Et sans plus réfléchir, elle sort de la chambre, tournant la tête pour trouver son amie, le sourire revenu.

« Saskia ! » Les pas s'accélère et elle coure comme une enfant, fichant sa main dans celle de son amie. Elles ne sont que des enfants marionnettes, agitées par quelque chose qui leur est sans doute encore invisible, mais elles sont toutes ensemble. « I saw... » Son visage se crispe un peu, parfois elle oublie de parler italien. C'est rare, l'anglais semble s'oublier de plus en plus avec le temps passé dans ses murs, mais l'excitation lui fait perdre les bonnes habitudes, et elle doit se répéter tu es à Florence, en Italie, tu n'as jamais été dans un pays anglais, pourquoi diable parles-tu cette langue ici? avec une certaine lassitude selon les jours. La perturbation s'efface quand elle serre la main de Saskia avec délicatesse, et elle reprend dans la bonne langue cette fois. « J'ai vu une jolie fleur, par la fenêtre de la chambre. Et je suis sûre qu'elle irait bien dans les cheveux d'Iride. On y va ? » Elle la regarde avec ces yeux qui brillent, qui supplient. Depuis quelques temps, elles sont moins souvent seules dans leurs escapades, tentatives vaines d'un peu de liberté, d'un peu d'enfance. Quel enfant n'a jamais regardé un lieu interdit sans ressentir l'envie mordante d'aller y faire un tour ? Danser au milieu des dangers et des rafales d'adrénaline, une addiction que peu peuvent connaître. Au creux de son ventre, cette envie ravage, dévore.
© GASMASK
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Saskia Alighieri

DATE D'INSCRIPTION : 10/08/2015
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MessageSujet: Re: Make everything an adventure. Otherwise, it will suck. } Saskia   Make everything an adventure. Otherwise, it will suck. } Saskia EmptyJeu 29 Oct - 11:56




Make everything an adventure


I believe that tomorrow is stronger than yesterday And I believe that your head is the only thing in your way I wish that you could see your scars turnin to beauty I believe that today it's okay to be not okay.

Raiponce du haut de sa fenêtre observe, une paume à la vitre teintée les passants lascifs, milliers de particules enfumés par les brins chaleureux du soleil volatile, certain nimbés d’innocences, d’autre au comportement douteux, Saskia aime à imaginer, dans cette salle fluette, les dérives des inconnus qu’elle apprend à aimer, éphémère cruauté quand les rêves apparaissent au détour d’un carrefour embrasé de désespoir, de frustration, celle d’être enfermée entre les murs d’un système subtil. Elle tourbillonne la princesse toujours séraphique dans ses vêtements de lins, de coton, de soie, quelques robes offertes, des pièces d’envergure pour l’adoration d’une petite fille, les mains sur l’étoffe luxueuse puis le baiser de remerciement de son mentor favori. Elle joue pour lui, parée de la douceur des anges, des robes enfiévrées de beauté vespérale, ses boucles d’or sur ses épaules frêles, moments égarés de tendresse, ceux qu’elle oublie ceux-là même des missions échouées, elle préfère la fuite de la mémoire. L’objet cogne contre ses tempes, elle s’en souvient, passe ses doigts fragiles sur les marques. La toile permet d’accrocher les songes dans une réalité maladive, les sources lumineuse offertes percent l’étroite ouverture, translucide la cloison, elle pourrait même gouter à l’onde frivole d’une journée d’Octobre, là où vont les hirondelles chantantes sur les bancs de l’école. Elle, elle passe ses matinées d’apprentissage dans des amphithéâtres où l’un des gardiens distille des connaissances utiles pour leurs rôle de fillettes sauvages, sages, parfaites fillettes volubiles, étoilées de l’obéissance gracile.

Mais Saskia ne se sent pas de ces silhouettes danseuses dans la nuées des nymphettes, sa place qu’elle cherche le long des dédales du palais, contemplant les amusés retables, les sublimes fresques d’amour empaillé, les couleurs lui semblent des ouvrages mêlés de faussetés. Lolita gronde en son cœur, cette âme charmante qui enchante les prédateurs de sa consacrée naïveté, là, au fond de son cœur, elle bat de désir pour la liberté, être chimérique qui valse devant son front de lait, qui parcourt les vallées devant son regard perlé de tristesse mensongère. La nuit elle s’endort souvent le sel à ses paupières, traçant les sillons de l’emprisonnée ; plusieurs fois punie dans une chambre clinique, pour avoir fui la sentence de sa vie, des exercices cachés, secret, apaisement solitaire ; assise en tailleur sur le matelas inconfortable, elle apprend à se remémorer, alors le doute pose ses griffes sur le tableau vierge de ses souvenirs brisés. Du noir encore, encore du noir dans l’esprit de la convoité. Seize années éclatées dans l’hémisphère éthéré de la duplicité des adultes, elle leur adresse un miroir de sourire, ose quelques fois approcher les plus délicats pour des questions martelées, ignorées.

Elle ne se tait pas l’innocente des cieux flamboyant, les gestes tantôt taquins, les ébauches de rire emmêlés dans sa gorge parfumée par l’appréhension d’une inquiétude soudaine, des sentiments qu’elle ne maîtrise pas, essaie d’effleurer de sa voix enchanteresse. La gourmande entend la porte qui s’ouvre pour la fée des brumes enveloppée des litanies magiques, ses cheveux bercés par les mouvements glissant de l’amie appréciée, choyée, protégée ; Nevaeh au fluet son du paradis, l’Eve des soupirs injustes qui n’a mangé le fruit défendu, elles n’en parlent pas d’un possible, vie antique qu’elles esquivent, l’invitation des dryades au sein des lacs cristallins. « Tu entends ? Les déesses nous appellent du haut de l’Olympe ! » La fleur se métamorphose en pomme d’or, arbre riche de miracle, pour cela il faudra traverser les épreuves d’Ulysse, là où, prisonnier de Circé il a combattu de son glaive masculin la sorcière sadique, ici les méduses se multiplient, Saskia prend son manteau de chaperon, se prépare à la bataille, rusée amante qui pèche une joie inégale dans cette morne routine implacable. « Dans les cheveux d’Iride et on ira cueillir quelques grenades aussi ! Tout droit à l’enfer où se trouve Hades pour l’embêter ! »Des paroles illusions d’aventures, elle parle de l’Office où les tableaux rutilent de leur divinité exacerbée, de l’opéra dont elle foule la terre hurlante d’harmonie, des routes figées, mobiles par les automobiles qui caressent le béton crocheté. Une épingle scotchée à ses cheveux vénitiens, l’enfant entreprend la lourde responsabilité d’ouvrir la cage des malices pour une escapade appréhendée, idéalisée. « C’est notre secret, personne n’est obligé de le savoir, et Iride nous protégera. »
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