ALPHA//

001. tout ce qu'il veut, alvaro, c'est attirer l'attention de papa. ne plus seulement être l'enfant du milieu mais se démarquer de son frère et sa soeur, être le premier dans son coeur. il se dévoue entièrement à cette cause, alors qu'une part de lui sait pertinemment qu'il restera toujours à sa place de second, quoi qu'il fasse. 002. costumes impeccables, sourire impeccable, coiffure impeccable, barbe impeccable, tenue impeccable, ton de voix impeccable, tout chez alvaro pue la perfection et l'hypocrisie. ses airs de fashionnista et son monde superficiel lui donnent envie de dégueuler. il se complait dans le fric, le vice, la pourriture, quand bien même il est pris à la gorge et a l'impression d'étouffer. 003. les femmes sont des objets. des objets qu'on respecte, mais des objets quand même. c'est ce qu'on lui a appris. alvaro aime les femmes, aiment le plaisir qu'elles lui procurent, mais il n'arrive pas à les aimer du fond du coeur. personne, jamais, n'a su faire battre son coeur. à moins que cette sale fouineuse de manoa finisse par y arriver. 004. lorenzo, il faut la protéger, rien d'autre ne compte que sa sécurité. devenu parano, il voit le mal partout, et surtout autour du centre de son univers. la femme de sa vie, c'est cette soeur; bien plus qu'on objet, c'est un trésor à surveiller. alvaro devient agressif quand il s'agit de lorenzo. aucune place pour l'humour à son sujet, c'est qu'il pourrait tuer. 005. les extrêmes. il aime tellement qu'il déteste. alvaro ne sait pas aimer un peu, à moitié. il y a le chocolat, l'alcool, la drogue, le sport et le café. et puis de l'autre côté, il y a les flics, la prison, le sang et kim kardashian. avec alvaro, tout est noir ou tout est blanc : excessif, virulent, il est entier et bien vivant. 006. alvaro aime les chats plus que les humains. il en a un vieux, avec une oreille coupée en deux et lent comme sa grand-mère qu'il a trouvé dans la rue, adopté et soigné. il est sûr de lui ressembler un jour, abandonné  et abîmé par la vie, alors il prend soin de lui et l'animal ne le lâche pas d'une semelle, même dans son lit. 007.  il arrive à alvaro de pleurer, dans les moments où il est le plus désespéré. seul au fond de son lit, avec son chat comme seul témoin de sa merdique de vie. il a ce poids constant sur le cœur, cette haine envers le monde et envers lui-même, qu'il fait courageusement taire la journée pour mieux se laisser envahir par ses démons une fois la lune levée. 008. la musique classique a une fâcheuse tendance à le mettre en rogne. les minutes passent, il serre les poings et il serre les dents jusqu'au moment où il explose. ses parents savent qu'il ne faut plus en mettre pendant les repas. 009. alvaro, il a son jouet préféré; il porte le nom de manoa. manoa est belle, mano est intelligente, mais pas assez. pas assez pour ne pas passer pour la fouineuse de service. il ne sait pas ce qu'elle veut, cette jolie fille qui le suit partout, mais il sait qu'elle ment beaucoup. alvaro se sert d'elle, joue avec ses mensonges de petite fille modèle, l'attire dans les ténèbres et risque de se brûler les ailes. 010. c'est un amoureux des vieux films italiens et français en noir et blanc. véritable cinéphile, il a chez lui une pièce dédiée au cinéma avec un projecteur et un mur blanc devant lequel il passe des heures sans se lasser.

« Salut, euh … Je suis Manoa et, enfin toi c'est … Alvaro, c'est ça ? » Le jeune home dévisage la créature sublime qui lui fait face, ses joues rouges et son regard timide mais déterminé. Un sourire fin se dessine sur ses lèvres. Manoa, c'est un joli prénom. Pour un peu, il en tomberait amoureux.

Une journée épuisante, une activité angoissante, les horreurs d'un monde qu'il ne connaît que parce qu'il y est né. Être pris la main dans le sac en train de dérober des organes oubliés sur ces affreux cadavres glacés de la morgue signerait son arrêt de mort. Alvaro n'a pas le droit à l'erreur, jamais. Il vit dans la peur et le dégoût d'un univers auquel il ne peut échapper sans perdre tout ce qu'il aime, tout ce qu'il est. Son cœur bat à une allure fulgurante lorsqu'il accroche sa blouse tâchée de sang au portique d'entrée et quitte le bâtiment sereinement. Dans la nuit de Florence déjà tombée, il a l'impression que seul les pulsations frénétiques son cœur viennent troubler la quiétude de l'instant. C'est juste là, dans son petit sac en bandoulière ; une véritable fortune, pas assez mais suffisamment pour prouver à papa qu'il peut, lui aussi, participer au petit commerce des Mantegna. Défi relevé avec succès. Preuve de sa loyauté et de sa dévotion perpétuelle parce qu'il a eu le malheur de naître le second. Il exhibe fièrement son trophée sous le nez de Don Mantegna, qui n'y jette qu'un coup d’œil et hoche la tête avec approbation. Déjà, on vante l'efficacité de Salvatore et le petit tour d'Alvaro n'intéresse plus personne. Alvaro dévisage son aîné avec un mélange de haine et d'admiration. Qu'est-ce qu'il peut le haïr, ce sacré con ! Mais quand même, Salvatore, il est chanceux. Alvaro aurait donné n'importe quoi pour être à sa place.

Assise à côté de lui, elle glisse sa main dans ses longs cheveux bruns d'un air provocateur et pourtant tellement innocent. Est-ce qu'elle sait qu'elle pue le mensonge à l'autre bout de la planète ? Telle une tigresse, Manoa sympathise, charme, séduit, tourne autour d'Alvaro et l'appâte à coup de sourires charmants de beaux mots. Il ne sait pas ce qu'elle veut, mais pour un peu, il en tomberait amoureux.

Son regard céruléen se pose sur le beau visage triste de la jeune femme négligemment appuyée contre le mur, avec ses bas résille et sa jupe en cuir beaucoup trop courte. Avec ses talons hauts et son maquillage qui coule sur ses joues pales, elle a l'air plus misérable que désirable. Alvaro s'approche à grandes enjambées de cette poupée désarticulée et brisée qu'il a un jour connue sublime et prétentieuse. Assise devant lui dans l'amphithéâtre, elle a fini par briser son bel avenir pour succomber aux joies des métiers de la nuit. « Va te faire foutre Mantegna, j'bosse là. » crache-t-elle avec tout le mépris du monde. Il est des choses qui ne passent pas, pour un Mantegna. Se faire insulter par son employée en est une, et la sentence ne tarde pas à tomber. Sa main s'abat avec une violence inouie sur sa joue de princesse, et la pauvre titube en se rattrapant de justesse au mur derrière elle. « Estime-toi heureuse que je m'arrête là, Strozzi. Maintenant, essuie-moi ce maquillage qui coule sous tes yeux, et arrête de jouer les insolentes. » Au début, la culpabilité le rongeait. Manipuler de belles étudiantes et d'autres filles un peu désespérées pour qu'elles s'abaissent aux pires vices de la société était une tâche trop difficile à assumer. Alvaro faillit ne plus en dormir de la nuit ; aujourd'hui, il s’accommode de ceci comme du reste. C'est ainsi que le monde – son monde – fonctionne : écrase avant d'être écrasé. Domine avant d'être asservi. Alvaro a choisi son clan. Il essuie des pouces les traits de mascara et se penche légèrement vers la petite brune pour baiser ses lèvres chaudes. Elle se raidit sous le coup de la surprise et de la terreur, poings serrés, prête à attaquer. Mais elle ne bouge pas, parce qu'elle sait que si Alvaro ne s'en charge pas, quelqu'un d'autre pourrait l'amocher. « C'est bien, Strozzi. Sois sage maintenant, et travaille bien. Tu fais du bon boulot. » murmure-t-il contre ses lèvres, avant de s'éloigner aussi rapidement qu'il est arrivé.

« J'y crois pas, c'est dingue ! Wahou ! » s'exclame Manoa en regardant, réellement surprise, le projecteur et le mur blanc, ainsi que le lit géant et la multitude de coussins qui s'offrent à sa vue. Elle se retourne vers Alvaro et esquisse un sourire grandiose, excitée comme une gamine de dix ans. « Qu'est-ce qu'on regarde ? Je veux tout regarder ! Oh mon dieu ! » elle se jette à plat ventre sur le lit et Alvaro ne peut s'empêcher d'éclater de rire. Lorsqu'elle elle est avec lui, il a cette agréable sensation qui fleurit au plus profond de son être, celle de se sentir un peu moins seul, un peu moins con, un peu moins laid. « C'est un peu dangereux de se jeter sur le lit d'un mec comme ça. » plaisante-t-il. « Je n'ai pas peur, j'ai confiance en toi. » répond-elle avec beaucoup de sérieux. Pour un peu, il tomberait amoureux.

« Sérieux, t'aurais pu m'en parler avant ! » lâche Lorenzo, visiblement très contrariée qu'Alvaro ait osé lui coller dans les pattes la jeune recrue de service, Valentino. Il hausse les épaules et porte de nouveau sa cigarette à ses lèvres. Traits tendus, chemise froissée et cheveux en bataille, il arbore cette apparence décadente de la folie humaine dans toute sa splendeur. « C'est un mec réglo. J'ai confiance en lui. » Du moins essaye-t-il de s'en convaincre, car les seules personnes en qui Alvaro a une confiance aveugle sont bien Salvatore et Lorenzo, et personne d'autre. Même Manoa, en est-il convaincu, passe son temps à lui raconter des mensonges. A moins que ses petits trafics d'organes l'aient rendu paranoïaque, possibilité qu'il ne veut même pas envisager. « C'est pas le problème, Alvaro. Je peux très bien me protéger toute seule. » renchérit-elle, bras croisés sur sa poitrine. Alvaro évite de croiser son regard. Il n'aime pas voir Lorenzo et ses beaux yeux couleur de ciel fâchée. « C'est comme ça, c'est tout. Que tu le veuilles ou non. » Taisez-vous, femmes qui n'avez votre mot à dire! L'idée qu'il puisse arriver quelque chose à Lorenzo le rend fou. Le danger est permanent, et tout l'argent et l'influence du monde ne suffiraient pas à la protéger. L'attention doit être perpétuelle, et s'il doit l'enfermer dans une pièce pour toujours, Alvaro le fera. Il écrase son mégot dans le cendrier et tourne les talons sans un mot de plus, sourd aux protestations de sa cadette qui n'aura jamais le dessus à ce propos. Mais peut-il vraiment avoir confiance en Valentino ?

Le cœur battant douloureusement dans sa poitrine, Alvaro attrape le poignet de la jeune femme pour l'obliger à lui faire face. « C'est qui, ça ? » crache-t-il à Manoa en désignant un mec parti chercher des verres d'un signe du menton méprisant. Elle prend cet air étonné qui la rend si mignonne, mais cette fois, Alvaro n'a aucune envie de rire. « Est-ce que tu serais jaloux ? » demande-t-elle de but en blanc. Les joues d'Alvaro s'empourprent, et pour la première fois il se rend compte de ce qu'il est en train de se passer avec Manoa. Ils se séduisent, se cherchent, se provoquent, et peut-être qu'il est vraiment en train de tomber amoureux.

COMMENT peux-tu oser dire que le reste de la fiche n'est pas à la hauteur du début ? . Je te le dis, le répète, cette fiche est superbe à lire, les mots coulent à la lecture  . Et ce petit Mantegna, totalement piégé dans la toile qu'il a dessinée  . Son côté parano-princesse me fait bien rire, je l'imagine avec ses X garde-du-corps  . J'espère voir la jolie Manoa qui risque sa vie à côtoyer le danger.

Un beau personnage que voila    

Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de Florence, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pour ce faire, tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres florentins. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.