(Vito) Everything in its right place.

(1) Vito est un Tebaldeo. Il voit Florence, il la protège et la dépeint, en chante les louanges. Mais comme Lorenzaccio, il a juré de se débarrasser de la vermine qui la ronge et la tue à petit feu. (2) Vito n’est pas un intellectuel. Il n’est pas resté à l’école et n’a aucun jugement sur l’art, sur la beauté et l’Histoire. Vito est un homme d’action, fixer des taches de peinture droit dans les yeux et contempler des courbes de marbre ne fera pas changer les choses. (3) Vito se sait dangereux. Il se sait malsain et mauvais ; et c’est pour cela qu’il ne cherche pas à se faire pardonner, à retrouver sa famille ou à élever son fils. Il se contente de leur envoyer sa pension et quelques lettres qui, il en est certain, ne sont jamais parvenues à son garçon. A raison. Son ex-femme le connait assez pour savoir, pour prévenir à défaut de guérir. (4) Fils unique d’une famille provençale, il a goûté aux amaretti de sa mère presque aussi souvent qu’à la ceinture de son père. Il s’est toujours dit qu’il le méritait, que c’était normal. Mais ne serait-ce que penser faire subir la même chose à sa descendance le rend malade. (5) Extrêmement catholique, il suit les messes tous les dimanches, se comportant en bon petit Italien modèle lorsqu’il remercie le Seigneur avant chaque repas. Et quand il est assez saoul, il loue un gigolo et s’envoie en l’air en blâmant le Démon. (6) Vito connait beaucoup de monde. Des voleurs de bas étages, des prostituées, des auto-proclamés gangsters ; tous lui doivent une faveur, et il les met à profit quand il s’agit d’attraper des gros poissons. (7) A vrai dire, Vito est surpris d’être toujours en vie. Peut-être qu’au fond il espère qu’une arrestation tourne mal, qu’une ronde nocturne ne se transforme en fusillade et qu’une balle perdue ne se loge dans sa poitrine. Peut-être qu’il préférerait être mort que seul et hanté. (8) Vito vit pour Florence, mais il est également un être humain. Il sort, boit, rit, parle, se bat, se réconcilie, provoque, baise, bouffe. Il se fiche du monde, et le monde se fiche de lui. Pour ses collègues, il est la bonne compagnie, le malade qui ne se prend pas la tête. Celui qui reste toujours au bar quand les époux se sont déjà barrés, histoire de ne pas faire gueuler leurs nanas. Lui n’a personne, alors il reste et se bourre la gueule. (9) Il arrive qu’il déborde, qu’il s’emporte et frappe avant de parler. Mais en général, il fait du bon boulot, alors ses supérieurs se contentent d’une remontrance, d’une assignation temporaire aux archives, et laissent couler. (10) Vito ne sait pas se taire. Il a quelque chose à dire, il le dit. Mais ce n’est plus l’armée ; il peut répondre, il peut s’imposer. Il peut laisser sa grande gueule cracher son venin et moquer les abrutis.

L’insolence lui avait coûté sa place au sein de l’armée ; « Indomptable, incontrôlable. » Il avait levé la main sur un supérieur et après un nez cassé et une côté enfoncée, on l’avait arraché à sa victime comme un chien enragé. Le renvoyer avait été son euthanasie. Parce que Vito n’avait rien d’autre que sa patrie à protéger. Peu importait la raison de sa colère, de son excès de violence ; Vito parlait avec les poings, il en avait toujours été ainsi. Un mot de travers, une insulte de trop ; il avait suffi d’un rien pour mettre le feu aux poudres, pour le faire exploser. Une fierté mal placée qui l’empêchait de se laisser marcher dessus comme le reste des soldats. Il Colonnello appelait ça le respect. Il appelait ça l’humiliation. Et la ceinture de son père lui en avait assez gravé dans la peau pour toute une vie.


L’armée l’avait jeté à la rue. Et peut-être que cette dernière lui avait ouvert les yeux. Peut-être qu’elle lui avait soufflé que Justice pouvait être rendue autrement. Peut-être que la rue était sa maison, insécure et dangereuse, violente. Florence était sa mère à bien des niveaux. Une mère violée et folle, une mère qui avait engendré un monstre : un fils qui plaidait la droiture mais combattait ses propres démons au travers de coups de feu. Vito pouvait être ce fils, ce chien de garde, celui à qui on jetterait les restes de la pourriture qui gangrenait sa ville. Il ne se battrait pas pour le pouvoir, il se battrait pour un châtiment. L’école de Police avait été une suite logique. Au point où elles en étaient, les forces de l’ordre acceptaient même les rebuts de l’armée. Un entrainement simple, major de sa promotion et un badge lui avait été collé à la poitrine. « Tu sers la Justice désormais ». En un an, Vito l’avait servi plus que ces connards de haut gradés pendant toute leur vie ; Vito était l’outil de sa catin de mère Nation depuis des années déjà. La remise d’arme rendait sa sentence légale, officielle.


Et dire que l’amour l’avait presque détourné de son objectif. Et dire que les cheveux blonds de la douce infirmière l’avaient distrait assez longtemps pour qu’il se pense à l’abri, pour qu’il se pense récompensé par Dieu pour ses services. Et dire qu’il était tombé dans le panneau, avait construit une famille sur les braises d’une Florence en ruines. Pourtant, qu’elle avait été belle, sa femme. Quand après une arrestation mal engagée on avait conduit Vito à l’hôpital, et qu’elle avait pansé son nez déjà brisé avec le sourire d’un ange, il avait mis sa mission de côté. Il avait cru au bonheur. Mais qu’il avait été naïf de croire que sa violence était rassasiée. Une dispute, lui rentrant d’une beuverie, les sens étourdis par l’alcool, il avait levé la main sur elle. Et cela avait été la dernière fois qu’il avait vu son fils. La dernière fois qu’il avait osé croire à la rédemption. Derrière lui, il avait senti le fantôme de sa Mère, le souffle glacé de Florence, son odeur de pourri et ses doigts crochus se resserrer sur sa poitrine.

« Tu sais bien que je suis la seule, Vito. Tu es à moi. Tu es mon fils, mon chevalier. Mon chien de garde. »

Et il avait hoché la tête, résigné.

Non il ne t'a pas (encore) emmené sur RDN mais ça viendra j'en suis sûre Et c'est quoi cette fiche formidable, il faut avoir plus confiance en toit et en tes capacités parce que j'aime beaucoup pour ne pas dire extrêmement, le passage où tu rends Florence femme, que tu la personnalises, je suis sensible à ce genre de choses c'est tout beau, la référence à Lorenzaccio j'en parle même pas. Que du bonheur de lire ta fiche parce qu'en plus de ça ton style est fluide, lipide, ça coule tout seul et c'est un véritable plaisir. Et maintenant je te parle de ton personnage que j'aime beaucoup, j'espère que tu lui as réservé de belles choses pour l'avenir parce qu'il le mérite. Le chien cassé, qui mord tout le monde, il y a un côté réaliste que j'adore et tu vois je n'ai pas mis de smiley ça veut dire que j'ai vraiment aimé ta fiche

Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de Florence, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pour ce faire, tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres florentins. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.