L'EFFET LUCIFER.

(UN) fumeur qui pousse le vice jusqu'à l'exagération, ses poumons doivent agoniser sous la couche de crasse accumulée depuis trop d'années. (DEUX) il oublie de prendre soin de lui, trop occupé à admirer ses joyaux et les manipuler avec une violence passionnée. (TROIS) les petits garçons sont ceux que la bête affectionne le plus. Il en a toute une collection, seule leur apparence les différencie sinon ce sont les mêmes pantins. Triste innocence souillée par l'ignoble amoureux de l'interdit. (QUATRE) épileptique, son corps convulse sous les crises à répétition. (CINQ) marié à une femme-fantôme consciente de ses préférences dégueulasses. Elle lui a craché à la gueule, le revoit parfois pour retrouver leur amour charnel avant de repartir, chacun de leur côté. Il se souffle qu'elle serait sa cousine. (SIX) exigeant, le père rejette la moindre trace d'imperfection. Il exige tellement des autres que leur vie en devient une éternelle compétition pour rester à ses côtés. (SEPT) un jour il les couvre de douces louanges et le lendemain ne sont plus qu'une simple particule de rien dans l'univers. C'est à peine s'il les regarde, s'ils existent, ils ne lui apportent plus rien. C'est venu comme ça, pendant la nuit, dans sa tête. Il s'est levé et ne les aimait plus. (HUIT) QI au dessus de la moyenne qu'il utilise pour les pires saloperies. Intelligence bafouée par une attirance malsaine à la jeunesse éternelle. (NEUF) phobie pour la solitude, ses draps ne sont jamais vides. Le vide lui donne la nausée, la même que les gamins ont lors de leur première fellation à leur nouveau père. (DIX) et au milieu de toutes ces atrocités, son obsession inexpliquée pour Dio, le gamin qui ne vieillit jamais. La peur au ventre que les poils ne poussent trop. Le dégoût de le voir prendre des muscles et la moindre ride. Gio ne saurait plus l'aimer correctement. Il le tuerait, pour l'empêcher d'appartenir à un autre.

L'odeur de pluie remontait du sol. Giovanni n'entendait qu'elle, claquer contre les vitres de sa voiture. Ses doigts serraient fermement le volant de son tas de féraille alors que son déguisement lui donnait la sensation d'étouffer, le crucifix pendant maladroitement au rétro de sa voiture. Il n'était pa croyant, tout cela n'était qu'un tour de passe-passe, une façon comme une autre de tuer le temps. Il s'ennuyait. C'était ça, son excuse. C'était ça, son obsession du moment : devenir prêtre. Le chant des enfants de chœur résonnait encore dans sa tête, faisant naître en lui une forme de désir morbide.  Les voir chanter pour Dieu lui donnait l'effet d'une décharge électrique dans le corps. C'était magnifique.
Ils étaient magnifiques, tous, sans exception. Et dans son boxer, sous son vêtement d'homme de foi, il pouvait se sentir grandir et durcir lorsque chacun se présentait à lui pour demander l'hostie.
Il était brun, plus petit que les autres. Haut comme trois pommes. Sa peau était aussi pâle que les cierges qui illuminaient ses traits. Dioniso, c'est ce qu'il avait balancé d'une voix tendre de timidité. Le regard de Giovanni se balançant affreusement dans le sien, lui volant au passage une partie de son âme. Il aurait aimé lui donner autre chose que ce morceau de pain, lui arracher ses vêtements inutiles et l'allonger sur le carrelage brûlant. Dieu les aurait très certainement regardé s'unir, profitant du spectacle pour se masturber et en oublier ses chrétiens désespérés.

C'est pour son petit garçon d'église qu'il se retrouvait à rouler comme un taré sur des routes de campagnes où seules des vaches auraient pu lui barrer la route. Des gémissements quittaient son coffre alors que le gamin tentait vainement d'appeler à l'aide, encore persuadé que quelqu'un puisse le sauver. A l'avant, l'imposteur imaginait ses larmes couler contre sa peau et la rougeur de ses joues tendres. Il aurait voulu être avec lui pendant de le trajet, pour le prendre sur ses genoux et caresser ses cheveux. Lui murmurer que tout irait bien, qu'il l'aimerait correctement, pas comme tous les autres.

La vieille maison se cachait dans le paysage, au milieu des arbres et des montagnes, là où personne ne viendrait les chercher, ni lui, ni Dioniso, ni les autres gamins de passage. Le sortant vivement de son coffre, Giovanni posa ses doigts brûlants contre ses yeux pour l'empêcher de voir la lumière du soleil. Il ne voulait pas que le gosse se perde dans une quelconque lueur d'espoir. Il n'aurait pas supporté qu'une pensée s'évade de ces quatre murs maintenant que la bête l'avait capturé. L'enfant fut projeté dans une pièce sans fenêtre, puant l'humidité et le renfermé. Seul un matelas miteux gisait au sol tel un cadavre. Dioniso trébucha maladroitement sur celui-ci lorsque son nouveau maître envoya balader les morceaux de cordes.
- Je ne vais pas te tuer si tu te comportes bien avec moi.
Sa voix résonnait dans le vide de cet enfer. Même les mouches ne venaient pas se perdre ici, l'atmosphère malsaine les étouffait.
- Approche, je ne vais pas te faire de mal. Sa main attrapa brusquement son bras, y laissant quelques traces bleutées au passage. Tu t'es pissé dessus, on va nettoyer tout ça, d'accord ?
Une faible lumière éclairait leur visage. La peur se lisait sur celui du gamin, il tremblait et ne trouvait même pas la force de lui répondre. Giovanni l'aurait tué pour lui faire un tel effet. Son boxer à lui aussi était humide, mais pas d'urine. Une matière plus épaisse et blanche réchauffait son sexe encore tendu par les émotions. Il aurait voulu répandre sa semence contre sa peau diaphane mais sa terreur était trop attendrissante pour gâcher le moment.

La lourde porte claqua et laissa place au silence.
Pourtant, une fois l'obscurité tombée, Giovanni ne trouva pas la force de retenir ses pulsions. Le gamin, son gamin ne passa pas la nuit comme tous les autres malheureux. Non, son minuscule corps se retrouva prisonnier dans son lit douillet. Une menotte rouillée reliant leur poignet pour l'empêcher de s'enfuir pendant la nuit. dévoré par ses démons, le monstre refusa de se détacher de lui. L'emprisonnant contre lui du soir au matin, ne quittant plus cette triste maison témoin d'atrocités.  Les heures se creusaient alors qu'il ne cessait de lui murmurer des tendresses et des rêves imaginaires pour dévorer son âme, son esprit et chaque parcelle de son existence.
- Est-ce que tu aimes ton papa ?
(C'était la question qui revenait le plus souvent, celle qu'il aimait manier et remanier au plus possible, jusqu'à l'épuiser).
Et si le poignet de Dioniso n'avait pas commencé à saigner, si une infection n'avait pas frôlé de le tuer, peut-être seraient-ils toujours enlacés l'un à l'autre, Giovanni le serrant si fort contre lui pour l'empêcher de grandir.
Grandir, quelle tragédie.

Ce type de personnage, cette crasse ambiante, ça me manquait  . Ce n'est pas donné à tout le monde, ça vire souvent dans un vulgaire crade mais là, c'est bien mené, ta plume est folle et CE PERSONNAGE  . Bref. J'aime . Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Crochet qui aurait récupéré les Enfants Perdus, voila, pardon pour ceux à qui je massacre l'enfance    Leone exige un droit sur Dio    

Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de Florence, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pour ce faire, tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres florentins. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.