Iride • My mouth tastes like secrets I don’t want to keep.

• Un des meilleurs éléments du Palais, l'enfant blonde avait pourtant tendance à délaisser la pratique pour se concentrer sur la théorie. C'est Romano, son premier Fratello, qui lui donna le goût irrémédiable d'ôter une vie de ses propres mains.
• En sa qualité de machine à tuer, elle sort peu. Sa perception du monde se fait essentiellement par la télévision, quand elle y a accès. Ainsi les programmes éducatifs pour enfants, saturés de couleur et de mots simples, font partis de ses rendez-vous quotidien.
• Il est impossible de lui faire retirer son pendentif, ultime souvenir de Romano. Cette petite, tendre montre à gousset dont les tic-tacs s'alignent avec les battements de son cœur. Le dernier qui a tenté d'y toucher y a perdu une main.
• Jusqu'à il y a un an, ses cheveux étaient courts, coupés à la garçonne. Orpheline, sa tristesse s'est tissée avec le temps, emmêlée, à l'instar de sa chevelure.
• Elle est née avec une malformation cardiaque que son père a tenté de faire guérir dans sa vie antérieure. Sa renaissance s'est chargée de corriger ce problème.
• La jeune femme joue du piano. Chante aussi, parfois. Mais sa voix reste murmurante, comme timide, prisonnière du carcan de sa bouche.
• Bien qu'elle ne se souvienne pas de son passé, son corps garde le réflexe naturel de se méfier des voitures et des lieux trop en hauteur. Elle est rarement à l'aise lorsqu'il s'agit de l'un de ces deux cas de figures.
• Déjà peu encline à parler en règle générale, la disparition de Romano la propulsa ailleurs, aux confins d'un silence troublant. Il est désormais rare de savoir ce qu'elle a en tête, et son regard reste son moyen de communication favori.
• C'est une terrible amatrice de lasagnes et de puzzles.
• Malgré son aspect fin et longiligne, sa force est exceptionnelle. Elle peut aisément tenir tête à plus nombreux qu'elle et mettre à terre une bande armée.
• Iride aime regarder l'horizon par les fenêtres, dissimulée. Surtout le matin, quand l'aube pointe. Elle a l'impression d'assister à la naissance d'un monde où elle n'est que spectatrice. Où elle n'aura qu'à observer sans y participer pour être pleinement contentée.
• Elle se sent proche des chats. Elle se surprend parfois à les observer et à se mouvoir comme eux.
• Son arme à feu de prédilection reste le Beretta 92. Classique, mais efficace.
• A l'inverse, elle préférera davantage trancher quelques carotides à coups de couteau pour se débarrasser de ses opposants. Elle ne se sépare jamais de sa lame gravée qu'elle a constamment sur elle et qu'elle a apprit à manier en premier lieu.
• On a beau lui avoir rendu sa beauté d'antan, les miracles sont parfois éphémères : une large cicatrice orne sa poitrine, trace d'un passé désormais nébuleux.

« Tu verras. Tu verras, ma princesse, ma douce, on sera heureux. Tout les deux, rien ne pourra plus jamais nous séparer. »

Il roule vite. Les lumières des lampadaires sont des impacts lumineux qui circulent à une vitesse phénoménale sur leur peau. Autant de flashs laissant entrapercevoir le regard tremblant de la jeune fille bouclée sur le siège passager.
Il va de plus en plus vite. Le souffle de la jeune fille reste saccadé, irrégulier, tandis que ses larmes brûlent ses joues rondes. La corde autour de ses poignets la paralyse. Corrosive.

« Tes parents... Tu sais, ils n'ont rien compris. Ils n'ont jamais compris. Moi, je t'aime, c'est tout, tu sais, tu le sais. Hein, tu le sais ? »

Elle ne répond pas. Il s'impatiente. Ses yeux deviennent exorbités et ses mains se crispent sur le volant qu'il agite pour s'amuser. Un petit rire se fait entendre par-dessus le bruit des pneus qui mordent l'asphalte.

« Je t'ai fait peur ?! Pardon, mais tu ne dis rien... je te stimule un peu ! Je veux entendre ta jolie voix, ma petite Mira. »

Les lèvres de l'adolescente effrayée sont pourtant closes. Un milliard de choses se précipitent à l'intérieur de son crâne. Qui est-il, ce conducteur ? Elle a pourtant le sentiment de connaître cet homme. Elle le sait. C'est un des hommes de mains de son père. Un des gardiens chargé de la protection de ce PDG à la tête d'une des plus grandes entreprises pharmaceutiques du pays. Elle est persuadée qu'il la côtoie depuis qu'elle est enfant. Cette idée la dégoûte au plus haut point... Mais elle n'est pas en position de dire quoi que ce soit. Il l'a enlevée. Enlevée. Au moment où elle quittait son groupe d'amies pour se rendre à sa leçon de musique, une main a plaqué  un mouchoir imbibé de chloroforme sur sa bouche, et puis, plus rien. Rien d'autre que cette voiture roulant depuis des heures, rien d'autre que ces liens entravant ses mouvements, rien d'autre que cette impression d'oppression maladive.
Rien que la sensation que tout va basculer.
Mais soudain, un mouvement. Des lueurs rouges et bleues dans le lointain. La promesse d'un avenir tenant en un écrin bicolore. Enfin, elle sourit. Presque soulagée. Avant que son kidnappeur ne fronce les sourcils et appuie de nouveau sur la pédale d'accélération.

« Ils nous auront pas... »

La police ne l'effraie pas, ce malade. L'idée de perdre sa proie, ça, oui, bien plus. Il n'a rien d'autre en tête que leur bonheur à tout les deux. Cette réalité factice qui l'a poussé à agir contre la loi.

« Jamais. Jamais. Pas sans toi. Sans toi, je n'y arriverai pas. »

Elle veut crier mais n'y parvient pas. Elle le voit braquer le volant vers la barrière de sécurité qui sépare la route de la falaise en contrebas.
Il est trop pour qu'elle, ou les services de police, puissent agir.
La barrière meurt. A son contact, la voiture saute, tourne, se lance dans le vide. Quelques arabesques, des hurlements, étouffés, douloureux, saccadés. Et puis, plus rien. 
Un airbag maladroit et du sang. Beaucoup de sang. Il semblerait que l'amoureux transi soit mort sur le coup, le cou brisé par la propulsion dans le pare-brise.
Elle, elle ne pense plus. Sa peur est ailleurs, partie, envolée comme le véhicule.

Le bleu et le rouge brillent encore au-dessus d'eux, quelques mètres plus haut. On entend appeler à l'aide.

Pendant ce temps, parmi les fourrés, en dessous des étoiles, Mira s'endort.


Je ne sais pas. J'ignore ce qu'il s'est passé. J'ai toujours été ici... n'est-ce pas ? C'est sans doute le cas. Je n'ai pas de souvenirs antérieurs à mon arrivée dans cet endroit. Alors... Je suis sans doute née ici. Je crois que cela fait une semaine que je suis allongée. J'ai encore mal. Je n'arrive pas à bouger, mais on m'a dit de ne pas m'inquiéter. Même si tout ce blanc me fait mal aux yeux. Même s'il y a des bourdons qui se nichent à l'intérieur de ma tête douloureuse. J'ai des nausées. Des troubles au ventre. Le long des jambes. Mes pieds. Ma poitrine me fait tellement souffrir... et mes bras. Je crois que je ne les sens pas.
Est-ce que je vais remarcher, un jour ? Est-ce qu'il va se passer quelque chose pour moi ? On n'a pas pu m'oublier ici. Forcément, quelqu'un va venir me chercher. On me l'a dit. Aujourd'hui, quelqu'un viendra, quelqu'un qui saura me parler. Quelqu'un qui réussira à me faire parler. Je n'aime pas ça, m'exprimer. Il paraît qu'on ne peut rien tirer de moi. Mais... je ne veux pas. Je n'ai rien à dire. Car je ne sais pas ce que je fais là. Au « palais ». Je ne peux pas communiquer. Je ne sais pas qui je suis. Je ne sais pas. Je-

« Bonjour, Iride. »

Les yeux bleus du corps de seize ans abîmé, cloué au lit, bougent vers une silhouette se tenant dans l'encadrement de la porte. Les yeux bleus papillonnent un peu, tentant de comprendre, tandis qu'il, cet inconnu, vient s’asseoir près d'elle. Elle ne le sait pas encore, mais ce sourire, son sourire, restera gravé dans son morceau de cœur.

« Est-ce que tu aimes ce prénom ? J'ai pensé qu'il t'irait bien. Je m'appelle Romano. Et à partir d'aujourd'hui, je vais rester avec toi. »


 « Identité : Romano Amadeo Vajna.
Âge  : 45 ans.
Statut : Décédé.
Lieu et circonstance de la mort : Inconnus. »

Il lui sembla que la Terre fût engloutie. Et elle avec. Que toutes les couleurs disparurent, que les voix autour d'elle n'avaient plus la même tessiture. Ce simple constat devant les yeux, elle ne put y croire. Il n'y avait que du papier, quelques bribes d'encre formant des lettres incompréhensibles. C'est tout. Rien de tangible. Ce n'était pas une preuve.
Romano n'était pas mort.
Il ne pouvait pas l'être...

La soldate angélique se mord les lèvres, se retient autant qu'elle peut. Elle tremble. Son cœur réparé tremble, et se fissure. Trois ans de conditionnement l'ont poussé à refouler au-loin ses émotions, fracturées par le lavage de cerveau et les tueries. Même si elle ne vit que pour ça, il n'y en avait qu'un qui aurait pu la sauver. Il n'y en n'avait qu'un qui pouvait lui sourire comme il le faisait, lui parler avec ce détachement si particulier.
En être humain.
Mais c'est terminé.
Les hautes autorités du Palais viennent de lui apprendre la nouvelle. Et elle devra attendre, comme tout les orphelins, qu'un autre mentor veuille d'elle et de ses capacités hors du commun.

« Mais... moi, je n'en veux pas d'autre. », surgit-elle, les prunelles de saphir brillant sous les néons.

On reste sourd à sa plainte. Vouloir, pour une conditionnée, est quelque chose de dérisoire, presque risible. Des cas de pertes, il y en a tout le temps, tout les jours, le Palais s'égraine et se remplit. C'est un cycle naturel auquel Iride et son tuteur étaient persuadés d'échapper.

Mais Romano venait de disparaître.

Iride, la muette, hurle. Elle convulse, s'agite, pleure autant qu'elle le peut comme lorsque la voiture déboula vers le ravin. Elle étouffe, mord, blesse, combat cette douleur trop forte, sort les crocs et la rage. On sort alors les grands moyens avant que tout dégénère et, calmement, pique une veine au creux de son cou diaphane. Un sédatif puissant qui inhibe tout instinct de violence spontanée temporairement. Dans l'attente d'un nouveau lavage qui la rendra plus docile, moins véhémente.
Au calme, les souvenirs tombent au goutte à goutte. Des images de leur passé, commun, sanglant, enivrant.
Une cohésion. Une alchimie. Une famille. Un père, sa fille ? Non, bien plus.
Mio Fratello...  


Toile orange où se découpe l'emprunte de la ville. Du haut du toit de cet immeuble, le coucher de soleil est d'une splendeur à couper le souffle. La vie s'étiole, doucement, pour laisser place au bourdonnement du soir. Le sang semble presque brun avec ce genre de luminosité.

Les frères Carabelli n'auraient pas dû se mêler de cette affaire. Trempés jusqu'à la moëlle dans ce dilemme de trafic de stupéfiants, pas besoin d'attendre longtemps avant de voir pointer au-loin le glaive de la justice. Une drôle de justice, mais c'était la seule véritablement efficace dans ce genre de milieu. Un drôle de glaive également, avec ses longs cheveux de paille et son air altier, son manteau noir et sa mitrailleuse. Les yeux perdus vers l'horizon, le glaive scrute, à la recherche d'une réponse, et de quoi remplir son regard vide. Imprimer ces images bien trop rares.
Mais déjà, la session se termine. Les cadavres Carabelli se refroidissent lentement tandis qu'une présence la rejoint dans sa contemplation du ciel flamboyant. Sans même le regarder, elle le reconnaît. Plusieurs mois maintenant qu'elle lui appartient. Que leur duo s'est crée tant bien que mal, comme deux rouages opposés que l'on forcerait à s'imbriquer l'un dans l'autre. Et peu importe ce qu'elle a à dire, elle ne peut rien y faire. Il est là, toujours là.
Primo.
Le remplaçant de Romano. Une pâle copie, en plus malsain. Ils ont cru bien faire, là-haut, d'associer ces deux forces instables. Mais même si l'univers s'est crée dans une explosion, la tueuse ignore ce qu'il résultera de cette coopération.

Alors, en attendant, elle tente de penser. De s'y soustraire, ne serait-ce que mentalement. Tant qu'elle le peut encore.

Tu n'as pas l'impression de mourir, Iride. Pas encore. Pas tout à fait. Avant cela, tu dois t'envoler.

Un jour, Iride, tu parviendras à purger la peine qui t'incombe.

Mon petit doigt m'a dit (non en fait c'est Primo ) que ta fiche était parfaite et moi j'approuve totalement. Comme je l'ai dis plus haut Iride est baignée dans la douceur froide, dans une tristesse mélancolique et... j'ai juste très très envie de la serrer dans mes bras cette petite conditionnée qui réussi tout ce qu'elle fait. J'aime d'amour le dernier paragraphe de ton histoire et pour tout dire, j'y ai repensé après avoir lu ta fiche, j'ai tout vu du ciel orangé et d'Iride le regardant comme si elle voulait s'échapper d'une prison psychologique comme toutes les conditionnée et en ça c'est juste buhjbhfnkj Tu vois je n'ai plus de mots pour exprimer mon amour pour ton personnage et j'espère qu'on pourra vivement rp ensemble

Félicitations, tu es validé(e). Avant de franchir les portes de Florence, voici quelques conseils qui pourront t'aider à survivre. D'abord, il te faut VÉRIFIER TON AVATAR DANS LE BOTTIN pour avoir la certitude qu'aucun double, maléfique ou bénéfique, ne vienne te voler ton visage. Ensuite, tu peux aller CRÉER TA FICHE DE LIENS ET DE RPS afin de ne pas terminer en âme noire et solitaire. Pour ce faire, tu peux aussi CRÉER UN SCÉNARIO et peut-être retrouver un visage de ton histoire, une personne avec qui survivre et mourir dans ce chaos. Enfin, si tu veux te détendre et oublier les sombres mémoires du passé, tu peux aller FLOODER avec les autres florentins. Mais n'oublie pas, il faut toujours se méfier de son voisin, ici. Alors, bon courage et bon jeu.