(m) double jeu

« Comment tu t'appelles ? » le monsieur l'observe, l’œil malicieux. Ça l'amusait de voir une nana faire un boulot d'homme. « Gin. » il hausse un sourcil, croisant les bras. « Ton nom complet. » croisant les bras à son tour, elle lui tient tête, le regard sévère. « Ginevra. » prénom féminin, ça le fais marrer. Elle hausse les sourcils, elle ne voit pas ce qui le fait rire. « Mes gars vont te botter le cul. Sur le ring, bébé. » il tape de façon bourru son épaule, le rire gras. La belle n'a rien à prouver. Elle veut juste taper. Voir le sang et le revirement dans les yeux de la victime. Le regard qui dit "je me trompée sur ton compte". Pas la peine de mentir, le chemin avait été semé d'embûche et en effet les boxeurs lui avait mis de nombreuses fois la raclé de sa vie. L’œil au beurre noir et la lèvre fendue, elle était descendue du ring, toute boitillante mais le sourire aux lèvres. Le monsieur était toujours là, se caressant le menton. « J'ai peut-être un job pour toi. Viens par là. » elle l'avait suivi parmi le dédale de couloirs, sans même savoir son nom. Si elle pouvait en plus se faire plus de frics, elle ne dirait pas non. « Moi c'est Toni. »  il tend son badge de police où le nom Antonio Cipriano est écrit en toutes lettres et elle fronce les sourcils. « J'espère pour toi que tu sais fermer ta gueule. Sinon je t'écrase.  » Empoignant son bras, il lui montra la salle de sport. « C'est ici qu'on s'entraînera. » elle était curieuse, pourquoi lui montrait-il tout ça ?
Plus tard, il lui avait dit qu'il avait vu ce truc dans ses yeux. Un mélange de colère et de maîtrise. Et puis elle était une femme, détail indéniable. Même si c'était contre sa volonté, elle paraissait plus douce que les hommes, passait plus inaperçue et inspirait davantage confiance. On se méfiait moins d'elle surtout. Il avait mis du temps avant de lui parler des conditionnés. Il lui parla des mentors, du but de l'opération. Ginevra écouta avec attention, perplexe. C'était bien jolie, mais elle ne voyait pas le rapport avec elle.  « C'est l'avenir, Gin. La mafia est partout, bientôt elle ne sera plus nulle part. Dieu sait qu'on a besoin de main d'oeuvre. Les entraînements, les veilles : ces petits choses là ça s'échappe comme un rien. Les transfert au sein du bâtiment, trouver de nouvelles recrues. Tu seras...une garde du corps si tu veux. Le but premier étant de conserver le secret sur leur existence.  »il lui fais signe d'approcher de l'index. « Autant te dire que tu as peu de choix. Je ne te fais pas confiance, alors soit tu acceptes, soit ... » il tapota de l'index la tempe de la jeune fille, laissant sa phrase en suspens. Elle comprit plus tard que les bricoles dont il parlait était une lobotomie. Déglutissante et excitée, elle avait acceptée : une nouvelle vie s'offrait à elle.